Pinar Selek, militante turque se bat depuis plusieurs années pour plusieurs causes. S’intéressant notamment aux groupes opprimés et aux marginaux, elle est victime de la répression que subissent les intellectuels en Turquie et est emprisonnée en 1998.
Elle vit désormais en exil en France où elle a publié plusieurs livres, fictions, contes, essais et articles. Le Chaudron militaire turc : Un exemple de production de la violence masculine (2023) a été publié en Espagne où Pinar Selek a reçu le Prix Veu Lliure 2024. Le Prix Voix libre est décerné à un auteur ou une autrice qui a subi la captivité ou la persécution en raison de ses écrits ou qui a montré une attitude résolue en faveur de la défense de la liberté d’expression.
Une sociologue engagée
Née en 1971 à Istanbul, Pinar Selek, sociologue spécialisée dans la question kurde, est une figure emblématique de la lutte pour la liberté académique et la justice en Turquie. Arrêtée en 1998 pour avoir refusé de livrer les identités de militants interviewés dans le cadre de ses recherches, elle est injustement accusée de l’attentat du marché aux épices d’Istanbul, bien que des expertises démontrent une explosion accidentelle de gaz. Emprisonnée et torturée pendant deux ans et demi, Pinar Selek fait face à une persécution judiciaire incessante malgré ses multiples acquittements (2006, 2008, 2011, 2014).
Exilée en 2008, d’abord en Allemagne puis en France, elle obtient la nationalité française en 2017 et enseigne à l’Université Côte d’Azur de Nice. Cependant, en 2022, la Cour Suprême de Turquie annule son dernier acquittement, relançant les poursuites avec un mandat d’arrêt international. Ces poursuites entravent gravement sa liberté académique et de circulation.
Malgré ces obstacles, une vaste campagne de solidarité internationale se mobilise pour exiger un procès équitable et la libération de Pinar Selek. Les défenseurs espèrent qu’elle retrouvera enfin sa liberté de travailler et de s’exprimer librement.
Des mouvements de soutien
Depuis des années, elle est la cible d’une persécution judiciaire incessante de la part de l’État turc. Face à cette injustice, de nombreuses manifestations de soutien ont été organisées pour défendre Pinar Selek. Parmi elles, des conférences de presse et des rassemblements ont été tenus, notamment à Nice, réunissant des personnalités politiques comme que Christian Estrosi, des présidents d’universités et des fidèles soutiens. Ces événements ont permis à la militante de dénoncer publiquement l’acharnement judiciaire dont elle est victime.
Par ailleurs, des campagnes de solidarité internationale ont été menées par des organisations telles que la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et la Ligue des droits de l’Homme (LDH). Ces organisations ont appelé à la fin de l’acharnement judiciaire et à la tenue d’un procès équitable.
Le soutien universitaire a également été crucial. Des établissements tels que l’Université Côte d’Azur, l’Université Paris-Cité et l’Université de Strasbourg ont exprimé leur solidarité envers Pinar Selek et ont offert leur protection et soutien académique.
Jean-Luc Roméro a remis, au nom d’Anne Hidalgo, la médaille Grand Vermeil de Paris à Pinar Selek le 29 mars 2023. Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg, a salué le courage de Mme Selek en lui remettant la médaille de la Ville de Strasbourg en juillet 2024. La ville de Grenoble a également récompensé la courageuse sociologue en lui remettant la médaille de la ville le 1er février 2025.
