Face à l’arrivée massive de migrants et de réfugiés, l’Union doit mettre en place une politique d’accueil et d’asile cohérente et flexible et renforcer la coopération au développement ainsi que les initiatives de paix dans les pays en conflit,
Il est compréhensible que, dans l’urgence, les émotions prennent le dessus. Mais
se laisser dominer par la peur peut être encore plus dangereux que ne le sont les personnes qui menacent notre style de vie et nos libertés.
Nombreux sont ceux qui ont cédé à la tentation de faire l’amalgame entre la lutte contre le terrorisme, le contrôle des frontières, l’immigration clandestine et l’intégration des minorités ethniques et religieuses.
Pour dire la confusion qui règne dans le débat, le chef de l’opposition, Nicolas Sarkozy, a demandé la suspension des accords de Schengen, même quand les terroristes étaient citoyens français!
Le moment est arrivé de distinguer les problèmes et de chercher des solutions, à commencer par la lutte contre le terrorisme. Pour stopper les jihadistes, il faut une meilleure coordination entre les pays européens.
Les frontières, en particulier celles de la Méditerranée, sont en train de se transformer en soupape pour le désespoir de millions de personnes qui fuient les conflits et la pauvreté. Ce flux ne va pas s’interrompre, et pour le gérer, il faut bien plus que les missions de sauvetage des migrants.
Le moment est arrivé de reprendre l’initiative et doter une fois pour toutes l’Union européenne d’une force militaire qui puisse empêcher les conflits et contribuer à les résoudre. La politique étrangère européenne doit se baser sur trois piliers : à la diplomatie et à la défense doit s’ajouter une politique de collaboration et de développement qui s’adresse aux pays voisins et qui dispose de moyens suffisants.
Selon l’agence européenne Frontex, en 2014, 270 000 personnes ont tenté d’entrer illégalement dans l’Union européenne. Au vu de ce qui s’est passé avec les trois millions de réfugiés syriens, on imagine facilement ce qui se passerait si l’Ukraine s’enfonçait davantage dans la crise.
Pour des raisons économiques et démographiques, mais aussi pour défendre ses principes et ses valeurs, l’Europe a besoin d’une révision complète de ses politiques migratoires.
Cette tâche difficile requiert davantage d’Europe, pas moins. Il faut admettre devant l’opinion publique que les problèmes de notre temps ne peuvent pas être résolus au niveau national et que l’intégration européenne est un instrument de paix, de sécurité et de prospérité, alors que le retour à la souveraineté est la plate-forme commune des xénophobes.