L’ancien conseiller municipal Razak Fetnan et l’actuel conseiller municipal Patrick Allemand se sont à juste titre émus qu’un hommage aux morts pour la France soit rendu par la Ville de Nice de façon discriminante : alors que les anciens combattants de confession juive, catholique et protestante seront honorés dans leurs lieux de cultes respectifs, les anciens combattants de confession musulmane le seront dans un simple jardin public.
Osons le dire : cette énième discrimination atteste encore un peu plus l’insupportable islamophobie institutionnelle entretenu par la Ville de Nice depuis plusieurs années.
Mais nous devons aller plus loin : il n’est pas normal que la 5ème ville de France ne rende pas un hommage laïc aux morts pour la France.
Ce qui rassemble ces hommes morts pour la France c’est l’appartenance à la communauté nationale, le sacrifice de leur vie pour notre pays, et c’est ce qui nous lie intimement à eux, ce pourquoi nous les honorons.
Que vient faire ici la religion de chacun ? Que viens faire ce qui nous différencie quand nous voulons rassembler ?
De nombreuses questions se posent si l’on entérine la logique de la Ville de Nice : pourquoi honorer de façon différente les soldats musulmans ? Où sont honorés les soldats athées ou agnostiques ? Comment savoir ce en quoi croyaient ou ne croyaient pas ces soldats ?
Chaque communauté religieuse est libre d’honorer ses morts. Mais les institutions et les collectivités territoriales françaises doivent s’en tenir à un hommage républicain et laïc, unique, et commun à tous.
La Ville de Nice doit rendre un hommage laïc et républicain aux morts pour la France, sans tenir compte de la confession supposée de chacun.
par David Nakache, président de l’association Tous Citoyens