Ce prochain samedi , Handicap International célèbrera dans toute la France la 20e édition des Pyramides de chaussures: à Paris, à Lyon, à Nice ° et dans une trentaine de villes françaises, citoyens et citoyennes sont appelés, en signe d’indignation, à déposer une paire de chaussures sur la Pyramide de chaussures érigée par Handicap International et à signer la pétition pour que la pression sur les Etats s’accentue encore et que cesse le scandale des mines et des BASM.
Vingt ans de mobilisation citoyenne contre les mines antipersonnel et les bombes à sous-munitions (BASM) et deux millions de signatures ont fait avancer le droit international humanitaire. Mais n’oublions pas que ces « armes des lâches » continuent à faire des victimes, même en temps de paix.
En 1992, face au scandale des mines antipersonnel, Handicap International et cinq autres ONG fondent la Campagne Internationale pour interdire les mines antipersonnel (ICBL).
Cette « arme des lâches », qui mutile et tue en temps de guerre comme en temps de paix, sans distinguer le civil du soldat, est alors fabriquée et exportée par les grands pays occidentaux.
Face aux enjeux économiques, le combat semble perdu d’avance. Mais en 1995, l’indignation bat son plein lorsque Handicap International lance les Pyramides de chaussures.
Cet événement public de protestation sensibilise les citoyens, pour qu’ils s’indignent à leur tour et demandent au gouvernement français d’agir pour l’interdiction des mines, puis des BASM à partir de 2004. Lancer des chaussures pour ceux qui n’en ont plus l’usage, la symbolique est forte, et la mobilisation autour de cet évènement permet de récolter plus de deux millions de signatures contre les mines et les BASM en vingt ans.
L’engagement massif des citoyens, relayé par les médias et couplé aux actions internationales de plaidoyer de Handicap International et de ICBL, a un réel impact sur le droit international humanitaire.*
Aujourd’hui, grâce à cette mobilisation, le nombre de nouvelles victimes chaque année a été divisé par cinq, plus de 4 000km² de terres ont été déminées et 70 millions de mines stockées par les Etats ont été détruites. Symbole fort : le Mozambique, l’un des pays les plus pollués du monde dans les années 1990, devrait se déclarer libre de mines cette année, rejoignant ainsi les 25 pays qui ont terminé leur dépollution.