Nice-Premium : Nous vous remercions de nous accorder quelques instants de votre temps pour répondre aux questions qui vont certainement nous permettre d’avancer dans nos recherches. Nous enquêtons sur une certaine Véronique Genest qui aurait usurpé l’identité d’un agent de police dans votre commissariat.
Julie Lescaut : Oui, Véronique Genest, ce nom me dit quelque chose. J’en ai déjà entendu parler. Cette femme, je crois qu’elle veut, en plus, usurper mon identité. Je l’attends de pied ferme.
N-P : Vous la connaissez ?
J.L. : Je la connais un peu. Je crois voir comment elle est. Elle veut se mettre en rousse comme moi, elle s’est coupée les cheveux comme moi. Je vois qui c’est, mais surtout qu’elle fasse gaffe car je l’ai à l’œil.
N-P : Elle est dangereuse ?
J.L. : Je pense qu’elle est dangereuse. Elle est armée, alors que moi, j’ai un faux pistolet, elle, elle en a un en vrai. Il faut faire attention.
N-P : D’autant plus que c’est une récidiviste. Non seulement, elle a usurpé l’identité d’un agent de police, mais également, d’un médecin …
J.L. : Elle aime bien prendre l’identité des gens, d’ailleurs c’est peut-être des gens qu’elle a tué avant. Je crois même qu’elle a usurpé l’identité d’une femme qui s’appelle Sabine Zlatin pendant la dernière guerre mondiale. Il faut faire attention. A mon avis, cette femme est une psychopathe.
N-P : Justement, dans « La Dame d’Izieu », Véronique Genest a pris une belle identité.
J.L. : Oui, il faut dire qu’elle se débrouille pour trouver des identités sympathiques. Regardez, moi, par exemple, Julie Lescaut qui est une femme formidable, c’est normal que quelqu’un essaie de me ressembler. Effectivement, Sabine Zlatin, c’était une femme remarquable. Donc, elle ne prend pas non plus n’importe qu’elle identité. Elle prend des identités de gens remarquables et ça, c’est très intéressant pour votre enquête. Notez-le.
N-P : Mais comment les choisit-elle ?
J.L. : Justement, je pense qu’elle les choisit par amour, par affinité. C’est quelqu’un qui marche beaucoup aux sentiments et aux feelings.
N-P : Vous qui l’a côtoyé, vous a-t-elle évoqué, éventuellement, le nom de sa prochaine victime ou ses prochaines victimes ?
J.L. : J’ai entendu dire qu’elle veut toujours usurper la mienne encore à partir de septembre. Moi, j’ai déménagé, j’ai changé de commissariat pour essayer de la fuir mais elle m’a retrouvé. J’ai entendu dire aussi qu’elle va prendre l’identité d’une femme malade qui fait un sacrifice avec son mari, une femme qui vit une très belle histoire d’amour. Et aussi, elle va usurper l’identité d’une femme dans une comédie qui va accueillir des jeunes, et également, celle d’une femme qui part à la recherche de sa fille qu’on lui a enlevé toute petite. Elle part en effet sur pas mal de pistes.
N-P : ça va être dure de la suivre.
J.L. : Oui, elle va même essayer d’écrire un bouquin sur sa vraie vie. Alors là, pour une fois, elle va, peut-être, être un peu moins folle.
N-P : Du théâtre aussi, non ?
J.L. : Oui, elle a même usurpé l’identité d’une productrice. Elle produit au théâtre de la Gaiété Montparnasse à Paris, un spectacle qui s’appelle « Les trois Jeanne », tous les soirs. Oui, elle a été jusque-là. Moi, je vous dis, cette femme est dangereuse.
N-P : Télévision, Livre, Théâtre …
J.L. : Oui, oui. Plus ça va et plus, elle se croit forte. Mais, un jour, justement, elle va aller à la faute. Je vais l’arrêter.
N-P : D’ailleurs, j’ai entendu dire qu’elle serait dans les parages. Vous ne l’avez pas rencontré ?
J.L. : Ecoutez, moi j’y suis, et on m’a dit effectivement qu’elle y était. Mais pour l’instant, je ne l’ai pas encore vu. Ah ! La voilà !!!!
N-P : Où ?
Véronique Genest : Bonjour, je suis Véronique Genest. On avait rendez-vous, non ? Mais, il n’y avait pas une femme avec vous juste avant que j’arrive ?
N-P : Non.
V.G. : Une rousse.
N-P : Non, non, justement, nous vous attendions.
V.G. : A bon, j’ai cru, pardonnez-moi.
N-P : ça va ?
V.G. : Oui, ça va bien, merci.
N-P : Alors, une question, pour Véronique Genest. Vous qui connaissez bien la Côte d’Azur, que vous inspire ce lieu ?
V.G. : Côte d’Azur : Soleil, mer …
N-P : Un endroit particulier ?
V.G. : Quand j’étais petite, Sainte Maxime, Saint Raphaël, Hyère, quand je faisais l’école de voile, Porquerolles ….Ce sont des endroits que j’adore.
