Ce phénomène a fait l’objet d’une BD de Florence Cestac et reçu un Alph’art de l’Humour au prestigieux salon d’Angoulême en 1997. L’adaptation théâtrale en 2003 par Marie-Pascale Osterrieth et Michèle Bernier fut du même tonneau, il faut dire que c’est Michèle qui se trouvait seule sur scène. Un rôle qu’elle a également endossé au cinéma en 2004- mais en compagnie de Simon Abkarian- sur une réalisation de sa coadaptatrice et complice.
Pas facile de passer derrière Michèle Bernier sur scène surtout lorsque, comme Laurence Laouadi, l’on n’a pas le même présence physique ni la même puissance vocale. Guidée par son compère Gus, la comédienne laurentine – que l’on avait appréciée dans « La Femme perplexe » a eu l’intelligence de ne pas refaire du « Bernier ». Elle a réussi à se glisser avec beaucoup de malice, d’émotion, de souplesse et de force dans ce personnage de la femme abandonnée par un mari touché par « le démon de midi », celui qui pousse un homme à la quitter pour aller voir « si l’herbe est plus verte ailleurs » et qui s’apprête à en finir avec la vie. On aurait pu se diriger vers une pièce « anti-mecs » mais les deux adaptatrices ont pensé à glisser le personnage quelque peu « nunuche » de la maîtresse-fée.
Laurence saute avec adresse de la femme délaissée à la maîtresse-fée en passant par le mari volage, un peu lâche et gros macho gorgé de bière. Au bout du compte, on obtient une belle rigolade quelque peu acide sur la vie de couple où les deux parties, voire les trois, se reconnaîtront à un moment ou à un autre.
Mise en scène de Gus
Comédienne: Laurence Laouadi
Le Démon de Midi de Michèle Bernier et Marie-Pascale Osterrieth d’après la BD de Florence Cestac
Les 2,9 et 16 novembre à 16h
Théâtre Ségurane / 18 rue Ségurane 06300 Nice
Réservations au 04 93 31 89 16