Dès sa création, la halle de la Gare du Sud a subi plusieurs coups d’arrêt. Mais depuis quelques mois, le projet semble en perdition et aucune solution ne semble avoir été mise en œuvre pour décanter la situation. Nice Premium est voulu revenir sur l’histoire complexe à rebondissements de ce site, et a tenté de concevoir son avenir.
Inaugurée il y a 3 ans, la halle gourmande de la Gare du Sud avait présenté son ambition de devenir un nouveau lieu de vie et d’animations de Nice. Mais assez vite, le projet avait déçu les niçoises et niçois qui jugeaient l’ambiance étouffante, les prix trop chers tandis que les prestataires dénonçaient des loyers élevés.
Après plusieurs mois de fermeture, l’entreprise propriétaire des lieux, Urban Renaissance, décide de relancer le projet en repartant de zéro en donnant la gestion au “Jardin Défendu”, filiale du groupe Enchanté, très en réussite dans l’événementiel à Paris.
Les habitants du quartier Libération et les adeptes de la Gare du Sud pouvaient donc tout logiquement s’attendre à une révolution qui allait les réjouir. Ce nouveau départ à semblé bien réussi, mais voilà quelques mois plus tard, en novembre 2021, la situation s’est finalement empirée. C’est la mairie de Nice qui publiait un communiqué expliquant qu’elle venait d’apprendre par Urban Renaissance Développement que “Le Jardin Défendu” était en liquidation judiciaire. Christian Estrosi avait affiché son mécontentement vis à vis de cette nouvelle et avait fortement critiqué la gestion du groupe : “Je n’accepte pas que ce site emblématique du projet de requalification du secteur de la Libération puisse être en danger… Je demande instamment à Urban Renaissance Développement d’assumer ses obligations, de faire preuve de responsabilité, d’envisager le futur de cette halle et de tout mettre en œuvre pour assurer sa redynamisation et la continuité de son exploitation”.
Le Groupe Enchanté avait répondu au communiqué en accusant Urban Renaissance de ne plus repondre à leurs sollicitations alors que les deux sociétés semblaient avoir trouvé un accord, et de ne pas avoir fourni « plusieurs millions d’euros nécessaires pour réussir la transformation de la gare du sud en véritable halle gourmande et festive, mais aussi pour accompagner les départs des restaurateurs qui ne souhaitent pas s’inscrire dans ce renouveau ».
Les deux entreprises se sont finalement séparées et à nouveau, Urban Renaissance annonçait la mise en place d’une phase de transition nécessaire pour relancer et « apporter au site le dynamisme et le succès qu’il mérite ». Le Maire de Nice avait vite mis la pression sur cette nouvelle relance en parlant de « plusieurs investisseurs et professionnels du secteur de la restauration qui ont déjà manifesté leur intérêt » pour une reprise de la halle.
Les mois ont passé et la Gare du Sud ne montrait toujours pas son visage tant attendu avec seulement moins d’une dizaine de restaurants présents sur le lieu. En février 2022, le Maire de Nice prévoyait la fin de la collaboration avec URD (“Ils n’en ont pas les moyens… Chaque jour qui passe est un jour où URD va vers de plus en plus de difficultés vis-à-vis de ses actionnaires. L’histoire va s’arrêter ») et peignait les profils de repreneurs potentiels “Prestigieux, implantés en France et à l’international et bien décidés à relancer le lieu ».
Mais en attendant ce nouveau souffle amené par la prise en main d’une nouvelle entreprise, la Gare du Sud a continué sa descente aux enfers avec un nouvel événement imprévu. En cause, la fermeture de la halle gourmande pour « raison d’hygiène » due à la découverte de bactéries particulièrement dangereuses appelées coliformes. Après deux semaines d’arrêt, le site avait rouvert ses portes, mais avec un avenir lié à sa situation économique, toujours aussi sombre.
Un mois plus tard, après un silence total depuis la réouverture, on croyait apprendre de nouvelles informations sur l’avenir de l’espace du quartier Libération. Un communiqué envoyé à la presse annonçait une conférence de presse de Christian Estrosi sur “l’avenir de la Halle de la Gare du Sud”. Mais quelques heures avant le début de la conférence, un mail de la Maire annonçait son report à une date ultérieure.
Depuis ce report, plus de nouvelles. Mais l’annulation de cette conférence peut logiquement questionner ou inquiéter. Avait-elle été organisée pour annoncer un accord avec un repreneur qui a finalement renoncé ? Pour annoncer une fermeture définitive dans l’attente d’un plan de restructuration claire ? Présenter l’attribution d’un nouveau rôle ou d’une nouvelle vocation au lieu ? «
La réponse tombera sûrement dans les prochaines semaines quand cette conférence de presse sera reprogrammée.