Europe (en grec ancien Εὐρώπη / Eurṓpē) dans l’Iliade, est la fille de Phœnix, ascendant du peuple phénicien. Dans les œuvres d’Homère, Εὐρώπη n’est donc pas un terme géographique mais une reine mythologique de Crète. C’est le mythe d’Europe d’origine crétoise, qui donne une origine divine à l’Europe d’aujourd’hui.
A la veille du débat parlementaire sur le TSCG (Traité sur la stabilité , la coordination et la gouvernance), il est fort utile d’exprimer quelques considérations qui placent cet acte politique dans le contexte global et dans la prospective européenne. Et ce, au delà des positions idéologiques et positions partisanes.
“Quelle Europe nous faut-il ?” et “De quelle Europe avons-nous les moyens ?” sont les questions que chacun se pose, d’abord à lui-même.
Mais on ne peut pas penser l’Union sans rappeler quelques généralités.
L’Union est née du traumatisme de la Seconde Guerre mondiale et a été construite par des sociétés qui y ont survécu et par la vision et l’action les grands leaders européens que furent De Gasperi, Schuman, Adenauer ou de Gaulle.
En Occident, les trois premières décennies de l’après-guerre ont été un véritable âge d’or de la citoyenneté.
Lors des décennies suivantes, la sociologie et les méthodes démocratiques ont beaucoup changé. Le consommateur a peu à peu supplanté le citoyen. Dans la sphère publique, le débat public et l’information ont été remplacés par le divertissement.
Les partis politiques traditionnels ont capitulé devant une idéologie sans nom qui a soumis l’ensemble des sphères de la vie à l’économie.
C’est ce changement, comme les politologues et les sociologues le disent, qui est la source de la crise de la démocratie dans ses formes traditionnelles de représentation.
La démocratie représentative, mise à mal dans les États-nations sera t-elle capable de remédier à la crise de l’Union européenne?
Ou plutôt il faudra trouver plutôt des solutions plus innovantes et mieux adaptées à notre époque, comme les formes institutionnalisées et paneuropéennes de délibération et de participation, reposant sur l’idée d’un sens de la responsabilité collective
Ceci étant dit, il est essentiel de savoir si ces innovations, se frayant difficilement un chemin sur le plan national ou local, ont la moindre chance de percer et de fonctionner au niveau de l’UE.
Le changement est nécessaire et urgent. L’incapacité décisionnelle de l’UE nous mène droit au désastre.
L’érosion de la solidarité sociale est un autre fait marquant de notre contexte actuel. Dans la plupart des pays, on observe des résistances croissantes à accepter des transferts. Les riches sont aujourd’hui moins enclins à partager leur richesse avec les plus pauvres, tout en s’appuyant sur une forte idéologie pour justifier ce refus. Cela concerne aussi bien les transferts entre les classes, que ceux entre les générations, ou même entre les régions.
Pourtant, sans un renforcement de la solidarité, on ne pourra vaincre efficacement la crise. Non seulement parce que le fossé se creuse entre certains pays qui ont actuellement de sérieux problèmes, et d’autres qui sont en relativement bonne forme, mais aussi parce que l’Europe toute entière est concernée par un problème commun, à savoir que la mondialisation et divers changements sociétaux vont entraîner une baisse significative du niveau de vie à tous (certains parlent d’un recul de 20 %).
Dans une telle situation, il n’y a véritablement pas aucune vie acceptable pour les générations présentes en dehors de l’Union Européenne.
L’effondrement de l’euro ne ferait que des perdants ( les plus nombreux seraient probablement en Allemagne!), et l’effondrement de l’Union européenne serait une catastrophe comparable à une grande guerre.
Sans un sursaut de participation citoyenne, l’Union ne survivra pas dans sa forme actuelle.
Les élites politiques ont-elles la conscience de cela?
