Suite à notre article « Le FN manifeste contre la politique italienne d’immigration » du 14 avril, nous recevons cette contribution de Fabien Benard, un des collaborateurs volontaires de notre publication.
Nous venons de nous rendre au centre d’accueil de la Croix Rouge à Vintimille, en Italie, ce vendredi 15 avril. 145 réfugiés sont hébergés la nuit dans une caserne de pompiers désaffectée. Le responsable du centre, un postier italien en congés pour « mission humanitaire » nous explique que depuis son arrivée le 28 mars il n’a toujours vu que ce nombre de réfugiés, et que les médias exagèrent la situation.
A la gare et en centre-ville, sur le marché ou dans le jardin, nous voyons quelques dizaines d’hommes, jeunes, âgés de 20 à 30 ans.
Ces réfugiés, calmes, discutent entre eux. Attendent. Dans un français correct, ils nous disent être parti « pour la liberté. » Que « les réfugiés libyens arrivent » dans leur pays. Certains ne savent pas où aller.
Un nous dit vouloir rejoindre la France, un autre la Belgique. Ils attendent. Encore. Leur première question est de nous demander si nous sommes journalistes. Nous leur disons que certains français s’inquiètent parce qu’il n’y a pas assez de travail pour tous, et que d’autres nourrissent ces peurs.
L’arrivée des réfugiés à la frontière italienne est une question que les italiens ne doivent pas traiter seuls. Faire peur en évoquant un « déferlement de population » n’arrange rien. Le problème est européen. Témoigner de la situation actuelle est une première étape. Connaître ce qui se passe réellement aujourd’hui en Tunisie sera la suivante.