Christian Estrosi, à peine élu à la Présidence du Conseil Régional PACA, a frappé un premier et grand coup : à la recherche d’économies de fonctionnement , il veut fermer les antennes locales (une dans le chef-lieu de chaque département ) et recentrer les activités de celles-ci dans des structures publiques déjà existantes (mairie ou communautés d’agglomération).
Les réductions des dépenses seraient estimées à 700.000 euros mais « quid des employés qui y travaillent (une cinquantaine) ? » demandent les syndicats à la demande des intéressés ?
De plus, ces antennes permettaient aussi aux élus d’avoir dans leur propre département un bureau, en plus de celui à l’hôtel de Région à Marseille.
Or, les élus de la majorité de droite sont, pour la quasi-totalité d’entre-eux, déjà pourvus d’autres mandats et donc pas dans ce besoin.
Par contre les conseillers frontistes sont dans la situation inverse et aimeraient bien pouvoir s’installer localement pour implanter leur activité et créer un contact avec leurs électeurs. Et pour ça, il faut avoir pignon sur rue.
La réaction de l’opposition n’a pas tardé et reflète le sentiment d’être victime d’un coup (politique) tordu.
Signé par Marion Maréchal Le Pen et Olivier Bettati, respectivement présidente et un des deux vice-présidents du groupe , un communiqué fait état de leur contrariété. *
« Il s’agit ici d’une régression évidente de la démocratie de proximité par rapport aux mandatures précédentes . En fermant les antennes départementales, Christian Estrosi couperait le contact entre les services de la Région et la population mais aussi entre les élus de la Région et leurs concitoyens »- affirment-ils.
Avant de continuer: « Par ailleurs, les conseillers régionaux (de la majorité comme de l’opposition) bénéficiaient jusqu’ici de bureaux et de moyens dans les antennes de leur département d’élection. […] Imagine-t-on désormais un élu des Alpes-Maritimes donner rendez-vous dans ses bureaux de Marseille à un habitant de Saint Etienne de Tinée l’ayant sollicité ? « .
Et de terminer avec une pique venimeuse : « Si la préoccupation de Christian Estrosi est réellement de faire des économies, qu’il regarde du côté de ses frais de communication ou encore du coût de sa future « conférence territoriale » ou des 30 millions d’euros promis pour l’institut lui ayant permis de s’accorder les faveurs du candidat écologiste indépendant ».
Même si sans rôle (et intérêt) direct , Patrick Allemand qui ,ancien vice-président de la Région connait bien le problème, vient en secours (partiel) à ses traditionnels opposants : « Les antennes n’ont jamais été au service des élus mais au service des citoyens ».
Et lance une proposition : « S’il s’agit simplement de ne pas donner aux élus des territoires des moyens logistiques pour faire des économies, il y a d’autres moyens que de prendre toute une population et les associations en otage. Il suffit de faire des antennes des entités exclusivement administratives et de concentrer les moyens des groupes politiques à Marseille à l’hôtel de Région ».
Mais, finalement, quelles sont les vraies motivations de Christian Estrosi ?
Réponse (peut-être), ce jour, lors de la première séance publique du nouveau Conseil régional.