Ébranlés par le résultat électoral du premier tour, la droite – qui s’est enfin (re)découverte républicaine – et les socialistes ont réussi à ne pas concéder une seule région au FN.
Faute de désistement réciproque du fait du « ni-ni » de Nicolas Sarkozy , le Front Républicain s’est transformé en les « forces républicaines », ce qui a permis aux LR de remporter les trois régions qui, autrement, auraient certainement ou fort probablement été perdues.
La gauche sacrifie des régions où elle ne pouvait gagner mais, en retour, elle met la droite sous pression en exacerbant ses contradictions internes entre son pôle centro-juppéiste et son pôle droitier que tente d’incarner Nicolas Sarkozy.
Toutes les études d’opinion montrent que les frontières idéologiques sont de plus en plus poreuses entre les électeurs des Républicains et ceux du Front national.
Une preuve de plus en sont les résultats en Ile-de-France et en Auvergne-Rhône-Alpes, où le vote « utile » au deuxième tour a permis aux candidats de LR de remporter la mise. Dans le premier cas, la démonstration est encore plus flagrante : le FN a obtenu ce dimanche -10% qu’au premier tour.
Les dirigeants de la droite ne pourront maintenir indéfiniment une telle tension contradictoire entre la carte idéologique de leurs électeurs et la carte politique qu’on leur impose.
Il est évident dans la nouvelle configuration politique de la France que, si une gauche existera toujours (majoritaire ou minoritaire qu’elle soit), il n’est franchement pas dit que deux droites aient toujours leur place ou, si in fine, une prendra le pas sur l’autre.