La rentrée politique s’annonce avec le Campus de Nice organisé par Christian Estrosi, le week-end prochain. En principe il devrait permettre à la future génération de débattre quand à l’avenir de la politique et du parti, dans les faits, ce sera une passerelle pour des ambitions plus personnelles.
Quelqu’un avait pensé que cette organisation aurait offert l’opportunité à Nicolas Sarkozy de faire sa grande rentrée dans le vie politique active (qu’en réalité, il n’a jamais abandonné, sinon pour la forme) mais c’est raté, le narcissique ancien président privera la scène niçoise de son agitation.
Par contre, ce sera pour Christian Estrosi l’opportunité de confirmer, ou pas, sa candidature à la primaire de droite (prévue en 2016) pour la présidentielle de 2017. En tout cas le Maire de Nice ne laissera pas passer l’occasion pour se faire entendre sur la scène nationale.
On a encore quelques doutes quand à sa réelle volonté d’aller jusqu’au bout, surtout dans le cas d’un retour de Nicolas Sarkozy à la politique active et, de fait, quel sera son rôle, dans ce cas précis.
D’ailleurs, son comportement jusque là est plutôt zigzaguant et toutes les options sont possibles : Poisson pilote de l’ancien président de la République dans l’attente de la décision finale de celui-ci, futur écuyer du prétendu roi ?
Ou capitaine d’aventure décidé à jouer la partie en son propre nom dans la future compétition électorale contre les candidats qui se sont déjà déclarés, Alain Juppé et François Fillon (plus Xavier Bertrand…) ?
Le dilemme reste sans réponse et les explications encore très floues : Christian Estrosi a dit pouvoir renoncer à sa candidature devant celle de Nicolas Sarkozy mais à condition que celui-ci accepte les principes et idées qui lui sont chères.
N’est-ce pas une condition sans fondement, si on considère le super-égo de celui-ci qui le rend allergique à toute idée qui ne soit pas la sienne ?
Et puis, quand le Maire de Nice fait référence « à ses idées fondées sur la pensée gaulliste » , quel en est le fondement, au delà d’un slogan de bonne tonalité mais qui ne correspond à aucun corps doctrinaire ?
Ceci dit, sa candidature ne manquerait pas d’atouts. Tout d’abord pour son curriculum de première catégorie, que ce soit sur le plan des expériences et responsabilités locales que parlementaires et ministérielles. Puis, pour les indéniables capacités personnelles d’engagement tant nécessaires dan la vie politique qui est, ne l’oublions pas, aussi une lutte quotidienne.
En ces temps, dans lesquels les citoyens ont une défiance de plus en plus accentuée vis-à-vis d’une classe politique qui s’apparente à une caste, quand la mondialisation rend vacillants les piliers de notre vivre ensemble, il faut une réponse capable de donner confiance et espoir.
Elle ne peut venir que des hommes de terrain qui ont fait leurs preuves et se sont montrés capables de comprendre les attentes et les besoins des gens et de maîtriser la complexité de la politique globale : On pourrait l’appeler le « Maire de la République »
Homme de conviction et d’action, Christian Estrosi a incontestablement ce profil . Ce serait dommage, et à nos yeux une faute, s’il devait renoncer pour une fidélité injustifiée envers Nicolas Sarkozy au cas où…
Mais, si la reconnaissance n’est pas de ce monde – comme nous l’apprend l’Evangile – et d’ailleurs, en quoi Christian Estrosi serait-il débiteur envers » l’ ami Sarkozy » ?
De lui avoir apporté le plus grand pourcentage de voix au niveau départemental aux présidentielles de 2007 et 2012 ?
D’avoir été remplacé en tant que Ministre de l’Industrie dans le gouvernement Fillon III par un certain Eric Besson ?
Réponse dimanche prochain au Théâtre de Verdure.