Nice-Première : Vous participez au premier festival du roman policier …
Richard Balducci : Oui, comme j’ai écrit des livres, mon éditeur a jugé bon que je vienne. J’ai toujours écrit. J’ai commencé par être journaliste à Paris Soir puis à France Soir.
N-P : Pour vous qu’est ce que le métier de journaliste ?
R.B. : C’est un métier qui transmet des infos à des millions de lecteurs avec des formules très concises.
N-P : Un journaliste sans carte de presse, vous le considérez comme un journaliste ?
R.B. : Qu’est ce qu’une carte de presse ? ça veut rien dire ? Je ne sais même pas si j’en ai eu une dans ma vie, pourtant j’ai fait du journalisme dans ma vie. Un journaliste sans carte de presse n’est pas un journaliste ? C’est complètement stupide de penser ça. Journaliste, ce n’est pas un papier. Journaliste, on l’est dans sa tête. Le matin en se levant, on a envie d’écrire ce qu’on voit.
N-P : Journaliste mais également scénariste.
R.B. : Oui, surtout ça. Par le journalisme, j’en suis arrivé à écrire des scénarii.
N-P : Comment ?
R.B. : Un jour, je suis allé à Saint Tropez. A midi, je suis rendu à la gendarmerie parce quon m’avait volé une caméra dans ma voiture. Le gendarme me dit « Vous portez plainte ? » « Bien sûr, » ai-je dit, « mais, il est midi. A midi on ne porte pas plainte, » m’a-t-il répondu. « Mais monsieur, il n’y a pas d’heure pour faire une déclaration, comme il n’y a pas d’heure pour me voler », alors le gendarme me réplique qu’il faut que je revienne à 14 heures, parce qu’à 14 heures, il y aura son chef. Alors, moi je lui ai dit : « Je ne sais pas si je vais retrouvez ma caméra, mais en tout cas un jour, je ferai un film ». C’est comme ça que l’idée du Gendarme de St Tropez m’est venue.
N-P : L’idée de faire jouer Louis de Funès dans le rôle du gendarme Ludovic Cruchot comment est elle venue ?
R.B. : A l’écriture. Au fur et à mesure que j’écrivais, je voyais De Funès. C’est mieux d’écrire pour quelqu’un qu’on connaît que pour personne.
N-P : Et qu’en a pensé Louis de Funès à l’époque ?
R.B. : Il était ravi ? Au départ, De Funès, c’était un deuxième couteau dans tous les films qu’il avait fait. Il méritait mieux. Je suis donc allée voir son producteur en lui disant que Louis De Funès valait mieux que ces films. On va lui faire faire un grand film. Il m’a répondu : « Mais, on n’a pas de projet ». Je vais vous en écrire un.
N-P : Et c’est comme ça donc que naît le fameux Louis De Funès. Vous avez écrit de nombreux films.
R.B. : 17 films. Le dernier, c’était « On l’appelle catastrophe » avec Michel Leeb. Aujourd’hui, je n’écris plus.
N-P : Des livres !
R.B. : Oui, je suis ravi, ça me permet de venir dans des salons, de rencontrer du monde, de discuter avec des lecteurs.
N-P : Vous avez écrit un livre sur Charles Aznavour.
R.B. : Oui, j’ai écrit avec lui et sur lui.
N-P : Comment s’est faite cette rencontre ?
R.B. : Charles est un ami de toujours. J’ai connu Charles, on était alors tout petit et on s’est suivi de très près. On est allé en Amérique du Sud et du Nord ensemble. On a traversé les U.S.A. J’ai fait beaucoup de chose avec Charles. C’est un ami fidèle et un garçon formidable.
N-P : Parlons, à présent, de votre roman policier, « L’autopsie d’une crapule ».
R.B. : Comme son nom l’indique, on prend une crapule et on la dissèque comme un médecin légiste. En fait, au fond de chaque crapule, on remarque qu’il y a un petit coin de ciel bleu.
N-P : Et si on disséquait Richard Balducci ?
R.B.: On pourrait dire que c’est de la graine de crapule (Rires). Non. Je ne sais pas comment on pourrait me décrire …. Heureux en tout cas.
N-P : Pour terminer, si l’on vous demande demain de faire la Une de notre quotidien que mettrez-vous en actualité ?
R.B. : La coupe de France de football.
N-P : En politique ?
R.B. : ça ne m’intéresse pas la politique.
N-P : On la remplace par quoi ?
R.B. : Par les mots croisés.
N-P : En culture ?
R.B. : Ah ! La culture, c’est autre chose. La culture est au coin de toutes les rues. C’est formidable. A Nice, c’est une autre forme de culture que dans le nord, car pour moi Paris, c’est le nord. Ici, je retrouve la culture de chez moi, et pour ne rien vous cacher, je suis corse. Je retrouve à Nice, le même air. Je sens chez moi. A Paris, non ? Je suis plus chez moi à l’étranger qu’à Paris. Je me sens bien à New York, à Rio … Paris, c’est trop tentaculaire. Il y a trop de trucs.
N-P : Et pour clore cette Une, le coup de cœur de Richard Balducci ?
R.B. : La Méditerranée. Quand je viens ici, je respire, je rajeunis (Sourire)