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22 novembre 2024

Sécurité: Eric Ciotti met de l’huile sur le feu

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Un couple de fonctionnaires du ministère de l’intérieur a été tué dans la nuit du lundi 13 au mardi 14 juin à Magnanville (Yvelines). Le meurtrier s’est réclamé de l’organisation Etat islamique, qui a, en retour, revendiqué le double assassinat par son organe de communication.

Le meurtrier, Lassana Abballa, a été abattu par des policiers du RAID dans la nuit, alors qu’il était retranché dans le domicile de ses victimes, et après l’échec des négociations. Il était déjà connu, fiché et condamné en 2013 pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes ».

L’occasion pour Eric Ciotti de s’exhiber à l’Assemblée National comme le champion des populistes et remettre sur la table une proposition déjà évoquée plusieurs fois ces derniers mois : l’enfermement des djihadistes présumés. Mais une telle mesure serait-elle applicable ?

« Ce qu’il faut faire, c’est ce que je réclame, j’ai déposé de multiples amendements dès 2012 pour qu’il y ait des centres de rétention, très clairement, comme pour les malades psychiatriques », a-t-il déclaré .

Selon lui, environ « un millier de personnes » pourraient être concernées par sa proposition :  » Ces personnes aujourd’hui, il doit y avoir un principe de précaution, on doit les placer dans une situation de rétention. Ils ne peuvent plus être en liberté, parce qu’ils constituent une menace. »

Le gouvernement a saisi le Conseil d’Etat de cette question après les attentats à Paris et à Saint-Denis en novembre 2015. . « La loi peut-elle autoriser une privation de liberté des intéressés à titre préventif et prévoir leur rétention dans des centres prévus à cet effet ? » a demandé le gouvernement.

C’est précisément ce cas de figure qu’envisage Eric Ciotti.

La réponse du Conseil d’Etat est catégorique : selon la Constitution française et la Convention européenne des droits de l’homme, « il n’est pas possible d’autoriser par la loi, en dehors de toute procédure pénale, la rétention, dans des centres prévus à cet effet, des personnes radicalisées ».

La mesure est donc inapplicable et Eric Ciotti le sait bien. Alors pourquoi agiter le chiffon rouge ?

Les strapontins ministériels de 2017 ont-ils un parfum si enivrant ?

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