Depuis plusieurs semaines, les riverains, les Polices Nationale et Municipale, les commerçants, les partenaires associatifs et institutionnels soulignent une recrudescence d’incivilités dans certains quartiers du centre-ville.
Pour y faire face la municipalité a proposé au Préfet des Alpes-Maritimes, Georges-François Leclerc, la mise en place d’un dispositif de maîtres chiens ( espérons que ce ne seront pas de Mâtins napolitains !* ) avec des agents de sécurité privés pour compléter la présence de la police municipale et les interventions de la police nationale.
Ce dispositif expérimental a pour but d’ assurer une présence préventive pour réduire les incivilités (regroupement, bruit, occupations du domaine public, …) dans les secteurs considérés comme sensibles, Acropolis, la place Garibaldi, la place Cigalusa, la place Arson et la rue Rossetti, ce dernier étant à l’honneur des chroniques ces derniers temps.
On pourrait penser que cette décision administrative conforte le fait que les autorités ( ville et préfecture) ne restent pas avec les mains dans la poche devant à un problème réel … mais non , au contraire , chacun il y va avec l’exploitation aux fins propres.
Le Maire de Nice Christian Estrosi ne pouvait ne pas en faire un produit d’appel de la bonne gestion : « Je souhaite avec ce dispositif compléter l’action des forces de l’ordre avec des relais et des actions différenciées au service du bien être des niçois. […] A la demande des comités de quartier, nous expérimentons avec l’accord du Préfet ce nouveau mode d’action.
Eric Ciotti ( député de cette circonscription ) , endossant les habits de Monsieur Autorité dont il se targue, ne pouvait pas manquer l’occasion de s’immiscer dans ce dossier citadin , histoire de marquer sa présence en vue des futures échéances électorales et a promptement demandé une réunion urgente en préfecture : pour dire quoi et pour faire quoi ?
Patrick Allemand ( conseiller municipal d’opposition) y voit » Un pas vers la privatisation de la sécurité » . « Je m’étonne de l’accord donné par le préfet des Alpes-Maritimes pour cette expérimentation. En effet, il n s’agit ni plus ni moins que de déléguer des missions de sécurité sur la voie publique à des sociétés privées. C’est une première en France à ma connaissance, d’autant plus incompréhensible que la police municipale a les effectifs les plus élevés de France et dispose de 2173 caméras de vidéosurveillance ».
Philippe Vardon ( conseiller régional RN) se retrouve sur un terrain qui laboure depuis toujours : « En réalité, c’est surtout l’urgence médiatique qui pousse aujourd’hui les uns et les autres à réagir… alors que les Niçois attendent depuis si longtemps de les voir AGIR ! De la place Garibaldi aux quartiers Ouest, en passant par la rue Rossetti et des pans entiers du centre-ville, c’est dans toute la ville qu’il est urgent de rétablir l’ordre et la sécurité ».
Comme quoi la vie de la cité n’est jamais un long fleuve tranquille!