A l’occasion de la Semaine du Développement Durable, le Conseil Général des Alpes-Maritimes publie un véritable « manifeste ». A lire avec attention pour une application… sans modération !
La compensation carbone consiste à financer une action de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, en contrepartie d’une action qui engendre des émissions, dans le but d’en assurer la neutralité en termes de carbone.
Si la compensation permet de responsabiliser le grand public, elle ne vise que la stabilisation des émissions et non leur réduction.
Or,le vrai enjeu n’est pas de compenser, mais de réduire !
Dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, la compensation carbone n’a donc de sens qu’après avoir mesuré ses émissions et mis en œuvre un plan d’actions visant à les réduire. La compensation ne vient qu’en dernier lieu, pour les émissions incompressibles.
Privilégier les commerces de proximité
Les produits issus du commerce de proximité ont un bilan carbone plus faible que ceux issus des grandes surfaces.
En effet, bien que la consommation d’énergie au mètre carré des petits commerces soit supérieure à celle des grandes surfaces, l’énergie électrique consommée par les bâtiments compte beaucoup moins dans le bilan carbone des produits vendus que le carburant nécessaire au transport du client final.
Les grandes surfaces étant en majorité situées à la périphérie des villes, elles émettent, en moyenne, 60g éc CO2 supplémentaire par kg de produit vendu.
En achetant 10 kg de marchandises par semaine (soit 520 kg/an) dans des magasins de proximité, nous économisons 31 kg éq CO2 par an et contribuons à maintenir le lien social et le tissu urbain et rural.
Panneaux solaires thermiques sur son toit
L’installation de panneaux solaires thermiques permet de produire de l’eau chaude sanitaire et de se chauffer.
Ce faisant, ils permettent de réduire notre consommation de chauffage de 65 % et celle d’eau chaude sanitaire entre 60 et 100 %.
En fonction des différents modes de chauffage existants, le solaire thermique fait économiser environ :
Électricité : 1,1 tonne éq CO2 par an et 1 700 euros/ Gaz naturel : 3 tonnes éq CO2 par an et 900 €/ Fioul : 4 tonnes éq CO2 par an et 1 200 €
Mettre un couvercle sur l’eau qui bout
Lorsque vous mettez de l’eau à bouillir, pensez à mettre le couvercle sur votre casserole.
D’abord, elle parviendra plus vite à ébullition. Et puis, vous diminuerez de 75 % votre consommation énergétique : il faut 720 W pour maintenir 1,5 L d’eau à ébullition sans couvercle. Sur l’année, cela représente une réduction de vos émissions de Gaz à Effet de Serre de – 2 kg éq CO2, si vous cuisinez à l’électricité, et de – 5 kg éq CO2 si vous cuisinez au gaz naturel.
Choisir un téléphone… qui téléphone
Pourquoi acheter un Smartphone quand on ne l’utilise que pour… téléphoner ? Un iPhone pèse 45 kg éq CO2 dont 26 kg pour la production. Un téléphone portable standard ne pèse que 13,5 kg éq CO2 dont 11 pour la fabrication.
En évitant la production d’un Smartphone au profit d’un téléphone standard, on économise l’émission de 15 kg éq CO2, soit environ 7,5 kg éq CO2/an.
Si certaines marques « tendance » proposent déjà des téléphones simplifiés, « low-tech » et intuitifs, d’autres se sont spécialisées dans des téléphones recyclés, « flashy » et design. Renseignez-vous !
Le vélo pour les courtes distances
En ville, pour les trajets inférieurs à 6 km, le mode de transport le plus rapide est le… vélo.
Or, en France, 50 % des trajets en voiture font moins de 3 km. En prenant le vélo une fois sur deux pour un trajet quotidien de 3 km, nous économisons 250 kg éq CO2/an.
Et contrairement aux idées reçues, nous réduisons notre exposition à la pollution (5,9 mg/m3 d’exposition au monoxyde de carbone à vélo contre 14,1 mg/m3 dans l’espace confiné de l’habitacle d’une voiture).
Soyez attentif aux étiquettes « Energie »
Lors de l’achat de nouveaux appareils électroménagers, prenez soin de lire leur étiquette « Energie ».
Nous indiquant l’efficacité énergétique du produit, elle nous permet de déduire les émissions de Gaz à Effet de Serre associées.
On peut ainsi trouver des réfrigérateurs allant des gammes G à A, A+ et A++, équivalent à des consommations allant de 600 à 180 kWh/an.
Passer d’un réfrigérateur de 200L classe D (modèle ancien) à un modèle de classe A permet d’économiser 23 kg éq CO2/an. Et passer d’une classe A à une classe A++ permet l’économie de 13 kg éq CO2/an supplémentaires.
Essayer le covoiturage
Si votre déplacement doit se faire en voiture, pourquoi ne pas tenter le covoiturage ?
De plus en plus répandue, cette pratique devient facile avec les nombreux sites sur lesquels trouver des covoiturants.
Sur un trajet domicile – travail (dont la distance moyenne est de 11 km en France), covoiturer avec 2 autres personnes fait économiser 850 kg éq CO2/an.
Trouver la bonne benne: Trier, c’est bien. Mais bien trier, c’est mieux.
En France, le taux de refus du tri national s’élève à 23 %. En effet, il suffit qu’un seul élément ne pouvant être recyclé « souille » une benne dont le contenu est destiné au recyclage, pour que l’ensemble de la benne finisse à l’incinération.
Si nous triions correctement nos déchets et ramenions ce taux à 0 %, la matière recyclable passerait de 238 kg/an/habitant à environ 300 kg. Nous économiserions alors 35 kg éq CO2 supplémentaires par habitant et par an.
Le bus classique qui rapporte une tonne
Lorsque vous le pouvez, privilégiez les transports en commun : un trajet est 3 fois moins carboné en bus qu’en voiture.
Sur 10 km, vous économisez 2 kg éq CO2.
Dans l’hypothèse où c’est la distance qui vous sépare de votre lieu de travail (la distance moyenne domicile-travail est de 11 km en France), prendre le bus vous fait économiser plus d’une tonne kg éq CO2 sur une année.
Petit froid, grand impact
Baisser de 2° C la température en hiver permet de réduire de 7 % sa consommation d’énergie.
Pour une maison consommant en moyenne environ 22 MWh/an, une baisse de 2° C de la température (ex : passer de 22 à 20° C) permet d’économiser 3 MWh.
C’est l’équivalent de 260 kg éq CO2 (et 380 €) pour un chauffage à l’électricité ; de 660 kg éq CO2 (et 200 €) pour un chauffage au gaz ; de 920 kg éq CO2 (et 280 €) pour un chauffage au fioul.
Préférer le carton
S’il n’altère en rien sa qualité, le conditionnement d’un jus de fruit ou d’un soda a un impact sur son « poids carbone ».
Prenons par exemple du jus d’orange. Un français en consomme en moyenne 12 litres par an. Cette consommation représente :
5,3 kg éq CO2 s’il l’achète en 36 canettes de 33 cl/ 1,5 kg éq CO2 s’il s’agit de 12 bouteilles plastique PET d’un litre,/ 5 kg éq CO2 si les bouteilles sont en verre,/ 1 kg éq CO2 s’il opte pour 12 briques TetraPak d’un litre, soit 4,3 kg éq CO2 de moins que l’équivalent en canettes.
Quel beau sol !
Et si, lorsque vous songerez à refaire le revêtement de votre sol, vous teniez compte, en complément des critères esthétiques et de confort, des émissions du matériau envisagé ?
Pour une pièce de 20 m2, les émissions de gaz à effet de serre associées à chaque type de revêtement sont les suivantes : le PVC émet 360 kg éq CO2, le carrelage 260 kg éq CO2, le linoleum 180 kg éq CO2, le parquet contrecollé et le parquet massif 130 kg éq CO2, enfin le parquet stratifié est le plus sobre, avec 110 kg éq CO2.
En privilégiant ce dernier plutôt que la pose de PVC, vous réduisez vos émissions de près de 70 %, soit 250 kg éq CO2.
Être zen au volant
En voiture, une conduite souple réduit jusqu’à 20 % la consommation de carburant, soit environ 1,50 € et 3,5 kg éq CO2 sur 100 km.
Sachant que nous parcourons en moyenne 12 500 km en voiture par an, et que notre consommation moyenne s’élève à 6,1 L/100 km (parcours mixte), conduire avec douceur nous fait économiser près de 430 kg éq CO2 pour l’essence, 450 kg éq CO2 pour le diesel… et de longues heures de stress dans les deux cas.
Quelle bœuf-erie
En France, nous consommons en moyenne 21,2 kg de bœuf par an et par habitant. Soit environ 3 repas comportant de la viande bovine par semaine.
Or, la viande d’un repas – en particulier le bœuf – représente entre 80 et 90 % des émissions de Gaz à Effet de Serre de l’intégralité de nos repas.
Notre mode d’alimentation a donc un impact conséquent sur nos émissions. En ne mangeant du bœuf qu’une fois par semaine, on économise 378 kg éq CO2 par an et par habitant, soit presque une tonne pour un ménage français moyen (2,4 habitants).
La recharge environnementale
Dans l’absolu, nos émissions carbone annuelles liées à l’utilisation des piles alcalines sont minimes (13 piles par Français par an, soit 21 g éq CO2).
Certes l’emploi d’un accumulateur électrique réduira de plus de 99 % nos émissions de GES (gaz à effet de serre) grâce à toutes les recharges possibles, en n’émettant que 0,2 g éq CO2/an.
Mais l’impact environnemental des piles est ailleurs : une pile bouton au mercure pollue 1 m3 de terre et 1 000 m3 d’eau pendant 50 ans.
Pour limiter leur impact environnemental, veiller à recycler les piles que nous utilisons (seules 1/3 d’entre elles le sont en France) est plus efficace que réduire leur consommation.
En voiture et en ville éviter la climatisation
En voiture et en ville, privilégiez les fenêtres ouvertes à la climatisation. Les émissions dues à la climatisation augmentent de 20 % en centre-ville, alors que rouler fenêtre ouverte à basse vitesse n’accroît pas significativement votre consommation.
L’utilisation de la climatisation 3 mois par an équivaut à une hausse des consommations de gazole de 20 litres, soit des émissions de 60 kg éq CO2 / an.
Le plus efficace pour réduire les émissions de gaz à effet de serre liées au traitement de nos déchets est… de les limiter !
Pour les déchets que nous ne pouvons éviter, le tri s’impose. Car si chaque français émet chaque année environ 390 kg de déchets, 90 % sont recyclables (61 %) ou traitables biologiquement (29 %).
Pourtant, 30 % de nos déchets ménagers viennent alimenter les fours des incinérateurs. Une grande partie de ce qui est brûlé pourrait être recyclée / composée ou réutilisée/ réparée.
En détruisant les déchets par le feu, nous gaspillons les matières premières dont ils sont composés ainsi que l’énergie nécessaire pour les extraire et les transformer en bien de consommation. C’est ce qu’on appelle « l’énergie grise » du déchet, qu’il est regrettable de voir partir en fumée dans un contexte mondial d’épuisement des ressources naturelles.
En les triant et en évitant leur incinération, nous économiserons jusqu’à 170 kg éq CO2/an (écart entre « le tout recyclé » et « le tout incinéré » pour un ménage français).
Laver le linge à 30 ou 40° C et bien remplir le tambour
En lavant votre linge à 30 ou 40° C, vous consommez 3 fois moins d’énergie qu’à 90° C, soit une économie de 25 kg éq CO2/an.
En outre, si vous aviez pour habitude de ne remplir qu’à moitié votre tambour, cette économie sera doublée en l’utilisant à plein et votre facture d’électricité réduite d’autant.
Débrancher son ordinateur
Même éteint, un ordinateur continue à consommer de l’électricité afin d’alimenter certains périphériques, gérer la connectivité réseau et l’horloge interne.
Pour éteindre totalement votre ordinateur, deux possibilités s’offrent à vous : investir dans une multiprise dont on peut éteindre l’interrupteur, ou tout simplement débrancher la prise de l’interrupteur.
Ce n’est pas un gisement énorme, mais cela permet l’économie d’au moins 500 g éq CO2/an/ordinateur.
Faire son compost
En utilisant nos déchets fermentescibles pour fabriquer du compost, nous les transformons en terreau, bénéfique pour les plantes et… allégeons nos poubelles.
En France, la quantité annuelle de déchets fermentescibles est de 115 kg par personne. Les émissions de gaz à effet de serre associées sont de 32 kg éq CO2 si les déchets sont mélangés aux ordures ménagères, et de 13 kg éq CO2 s’ils sont compostés, soit près de 20 kg éq CO2 économisés.
Il n’est pas forcément nécessaire de vivre à la campagne pour faire du compost. Certains immeubles proposent des systèmes de compostage collectif. Et il existe des systèmes de compostage individuel, à installer par exemple sur le balcon.
Choisir l’escalier plutôt que l’ascenseur
Un ascenseur nécessite plusieurs milliers de kWh pour fonctionner et « pèse » ainsi plus d’une tonne éq CO2/an.
C’est d’autant plus regrettable qu’un ascenseur étant allumé 24h/24 et 7j/7, cette consommation est en partie inutile.
Une étude menée dans l’Ohio a montré que dans un immeuble de bureaux, la consommation de l’ascenseur lors des jours et heures non travaillés, représente le tiers de sa consommation totale…
Pour agir, il nous reste un levier d’action certain : l’escalier.
L’énergie consommée par l’ascenseur pour ses usagers est estimée à 0,3 kWh/jour et par usager. Sur l’année, cela représente 9 kg éq CO2 économisables, si l’on en a les possibilités physiques.
Apprécier un mobilier en bois
D’une manière générale, le mobilier en bois est peu émissif en Gaz à Effet de Serre (GES). A titre d’exemple, pour deux bureaux identiques d’1,80 m de long et 0,80 m de large, disposant des mêmes pieds mais d’un plateau différent, choisir un plateau en bois fait économiser 100 kg eq CO2 par rapport à un plateau en verre. Et pour s’assurer de la gestion responsable de la forêt dont est issu le bois en question, privilégions les meubles labélisés FSC ou PEFC.
Préférer son mug ou sa tasse aux gobelets plastique
Les français sont de gros buveurs de café, en particulier au travail. En utilisant sa propre tasse plutôt que les gobelets plastique des machines à café, et sur une moyenne de 4 cafés par jour durant 230 jours travaillés, un salarié économise 65 kg eq CO2.
Sachant que 1 500 tasses de café sont bues chaque minute en France, le potentiel est… réel ! Et si en plus, nous privilégions une cafetière à filtre plutôt qu’une machine à café à capsules, notre bilan carbone n’en est que meilleur, car la production de l’aluminium qui compose les capsules consomme beaucoup d’énergie.
Privilégier l’eau du robinet : – 120 kg éq CO2/an
En consommant l’équivalent d’eau du robinet plutôt qu’en bouteille, nous économisons environ 120 kg éq CO2/an.
En effet, les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à la potabilisation de l’eau sont minimes, alors que celles liées à la fabrication de bouteilles en plastique ont un impact carbone élevé, auquel il faut ajouter le transport vers les différents lieux de distribution.
A noter toutefois que l’eau du robinet chlorée ne contient pas tous les minéraux nécessaires à notre santé. D’un point de vue sanitaire, il semble préférable d’alterner entre eau minérale et eau du robinet.
Penser à dégivrer son congélateur : -5 kg éqCO2/an
Si vous conservez des produits congelés, vous avez forcément un congélateur.
Dans ce cas, sachez que 5mm de givre augmentent de 30% sa consommation.
Ainsi, sur un congélateur de qualité environnementale relativement élevée (classe A+), cette petite couche de givre engendre l’émission de 5kg éqCO2 par an et plus, si votre congélateur est ancien ou de classe inférieure.
Acheter local : – 220 kg éq CO2/an »
Privilégier l’achat de produits locaux réduit très sensiblement les émissions liées à leur transport. Par exemple, un produit de 20kg transporté en camion émettra l’équivalent d’un kéqCO2 pour 500km, de 1,4 kéqCO2 pour 3000km en train, de 2 kgéqCO2 pour 5000 km en bateau et de ….220 kéqCO2 pour 5000 km en avion.
Évitons donc les produits périssables et hors saison, la plupart du temps acheminés par avion.
En achetant local, nous soutenons aussi l’économie régionale et favorisons la création d’emplois en France et en Europe.