Glamour et vulgaire : les deux visages de la sexualité sur la Côte d’Azur. Le premier ne se cache pas : cabarets et boîtes à la mode, spectacles érotiques, soirée « chaudes »… On exhibe cette facette flatteuse et branchée, on en joue. Elle fait recette, de Cannes à Monaco. Mais lorsqu’il s’agit de sexshops, de clubs échangistes, de sextoys ou de SM, les réactions sont plus négatives. La face obscure est « glauque », « sale » ou encore « perverse »… Les expressions utilisées à l’égard de ce milieu ne donnent pas vraiment envie de mieux le connaître. Durant cette enquête, de vieux clichés ont bien été vérifiés. Hygiène improbable, ambiance malsaine et clients douteux existent. Mais ces attributs tendent à disparaître. Le commerce du sexe s’assimile aujourd’hui à un commerce de proximité. Voire un lieu d’écoute, un îlot décomplexé dans une société aux multiples frustrations. Il n’est plus uniquement, comme il y a 20 ans, une activité honteuse, innommable et souterraine.
Pour mieux comprendre la place importante de la sexualité dans notre société et son rôle social, nous avons rencontré Claude Genna. Ce sexologue Niçois fait le point sur les moeurs d’aujourd’hui, les nouvelles pratiques et l’insinuation croissante, parfois dérangeante, du sexe dans nos vies. Le sexe a-t-il tué l’amour ? La libération sexuelle est-elle devenue « consommation » sexuelle ? Les petites annonces des gratuits, d’Internet, des grands quotidiens régionaux se confondent avec les publicités racoleuses. Des rencontres « uniquement motivées par la séduction » qui flirtent souvent avec la prostitution : « ce qu’il manque à Nice, c’est un lieu de rencontre, une sorte de forum public » analyse Claude Genna. Il pose un regard objectif sur la sexualité sous toutes ses formes, pour une introduction pédagogique mais sans tabous au sexe à Nice.
