« Et je ne le dis pas pour frimer, c’est mon état d’esprit, et c’est ce genre d’état d’esprit dont vous avez besoin pour ce pays » ( Donald Trump)
« Le gaulliste que je suis n’abandonnera pas les classes populaires à l’extrême gauche et à l’extrême droite » ( Christian Estrosi)
Si on fait abstraction d’un petit festival du narcissisme ( film , discours ) , Christian Estrosi a fait preuve d’un indiscutable maîtrise dans la communication en transformant une simple soirée de voeux en un meeting de propagande « pro-domo sua ».
Il est vrai que l’ambiance « usinante » s’y prêtait et les applaudissement et « viva » donnaient l’impression d’acclamation adressées plus à un seigneur des lieux qu’à un élu à une fonction publique.
Il est vrai que , compte tenu d’un curriculum plus que remarquable et aux nombreux titres auxquels il peut prétendre, c’est toujours un point d’interrogation de savoir en quelle veste Christian Estrosi s’exprime.
A cette occasion, c’était » Christian » qui dénonçait une situation « catastrophique » de la France ( on compte les jours qui nous séparent de la présidentielle pour voir si le successeur de François Hollande réussira à échapper au bombardement).
Et qui fustigeait la cape de plomb de la technocratie qui, à ses dires, étouffe la pays ( en ce moment son principal cible est le président de la Sncf Guillaume Papy qui a succédé au Préfet Adolphe Colrat comme tête de liste en tant que « persona non grata »).
Le verdict est sans appel : » Il faut tout changer pour en finir avec le verrouillage des talents. Les talents, notre pays en regorge et il faut leur ouvrir le chemin »
Cette révolte éthique et morale , nous rappelle celle de Figaro , rendu subversif par l’iniquité de son maître, le comte de Almaviva qui veut lui empêcher d’épouser sa bien-aimée Suzanne et auquel il adresse des paroles qui pesent comme le plomb: « Qu’avez-vous fait de bien? Vous vous êtes donné la peine de naître, rien de plus ».
Toutefois , elle surprend surprend dans les paroles de celui qui en est l’exemple contraire, vue la carrière extraordinaire qu’il est la sienne et à laquelle rien le prédestinait, sauf une volonté de fer , une attitude à l’assimilation remarquable, et une capacité de travail hors de commun.
Il y a tout de même une contradiction en termes de sa part de faire appel au bon sens populaire et puis glisser dans le populisme facile.
Cela n’a pas empêché la nombreuse assistance, prise dans un paisible envoûtement, d’ovationner « Christian ».
Après tout, il y a des enthousiasmes qui se nourrissent d’eux-mêmes, des unanimités consensuelles .
Alors , il est hors question de grimacer devant l’allégresse générale.