Nice Premium a le privilège de publier un article de Mme Brigitte Ferrari, Président du Mouvement Européen des Alpes-Maritimes.
La présidence française du G20 vient de vivre son premier grand évènement avec la réunion des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales à Paris le week-end dernier.
Les 3 grandes priorités de l’agenda français ont été au cœur de ce G20 finances : la réforme du système monétaire international, la régulation des prix des matières premières, de nouveaux financements pour réaliser les objectifs du Millénaire. L’idée est de modifier le fonctionnement actuel de l’économie mondiale : les États-Unis s’endettent, les Européens consomment et s’endettent, la Chine épargne et exporte, induisant les déséquilibres les plus criants. Les 20 pays les plus industrialisés au monde sont parvenus, samedi 19 février à Paris, à un accord sur des critères d’évaluation de leurs déséquilibres économiques. Mais le compromis évite soigneusement toute référence directe aux points de friction avec la Chine.
Ce sommet est un succès dans la mesure où il a permis de définir 5 indicateurs (le solde courant, le taux de change, la réserve de change, les déficits et la dette publique, le taux d’épargne privé) censés mesurer les déséquilibres mondiaux. Mais cet accord n’est qu’une première étape. Il appartiendra au FMI de définir une méthode qui permettra d’interpréter les critères retenus.
Sur les autres sujets chers à la France, les discussions n’ont pas débouché sur des décisions concrètes. Sur la réglementation du marché des matières premières agricoles, la réflexion continue. Sur la réforme du système monétaire international, un nouveau rapport technique a été commandé pour définir les modalités d’accompagnement de l’émergence de nouvelles monnaies de stature internationale comme le yuan chinois. Mais la Chine a bien fait comprendre qu’elle ne se ferait pas dicter de calendrier vers la convertibilité totale de sa monnaie avec les autres devises. Les possibilités de donner plus de pouvoir au FMI vont être explorées. L’instauration d’une taxe « infinitésimale » sur les transactions financières pour financer le développement écologique des pays du Sud n’a manifestement pas rencontré le succès escompté. En ce qui concerne la réforme de la finance internationale, le G20 s’engage à appliquer les nouvelles règles de capitalisation des banques dites de Bâle III. Cela signifie notamment que les États-Unis soumettront leurs établissements aux mêmes contraintes que leurs concurrents européens. Mais beaucoup reste à faire.
Le bilan de la présidence française du G20 ne pourra être jugé qu’après le sommet de clôture, à Cannes, en novembre prochain. Mais d’ores et déjà les résultats de ce sommet paraissent primordiaux pour le maintien de l’Europe en tant que puissance économique dans le monde.