Les premières réactions ne se sont pas faites attendre après la décision du Tribunal Administratif de Nice de suspendre les travaux du grand stade qui devait s’ériger sur la plaine du Var.
Nice-Première : Le tribunal administratif de Nice a suspendu l’exécution du contrat passé par la ville de Nice en vue de la construction et de l’exploitation du grand stade. Qu’en pensez-vous ?
Patrick Mottard : Si le préfet Breuil, préfet militant s’il en fut, s’est trouvé contraint de désavouer le maire UMP de la cinquième ville de France sur un dossier majeur, on peut penser que c’est parce que les irrégularités qui l’affectaient étaient particulièrement grossières. En fait, on peut résumer l’affaire en trois points :
1) Etranglée par le coût du chantier du tramway, la Ville n’avait manifestement pas les moyens de se payer un grand stade.
2) Le secteur privé, intéressé par la construction, l’était beaucoup moins pour une exploitation à la rentabilité aléatoire, dont les bénéfices devaient être partagés avec le club.
3) On a donc bricolé un financement pseudo privé qui était en réalité un financement public étalé sur trente ans.
J’ajouterais que ce mauvais arrangement précipitait tout droit le Gym dans la spirale du foot à l’anglaise. Le prix des places n’étant pas acté dans la concession, celui-ci aurait pu devenir prohibitif, comme dans les stades anglais désormais interdits aux supporters les plus modestes (voir https://patrickmottard.blogspot.com)
Il n’est donc pas anormal que le préfet dans un premier temps et la justice administrative ensuite s’opposent à un arrangement qui risquait de grever lourdement la situation financière de la Ville, de ternir encore un peu plus sa réputation, et de léser gravement les (vrais) supporters.
Pifou (webmaster de OGCN.net) : Ce fut une erreur de laisser débuter le chantier
Une partie des habitants de Nice, dès le début de cette affaire, se doutaient qu’il y avait anguille sous roche vu les manipulations entreprises pour convaincre l’opinion.
Si cela n’avait pas été fait dans les règles, il fallait réagir plus rapidement. L’arrêt du chantier qui n’aurait jamais dû commencer est une catastrophe économique pour les entrepreneurs concernés. J’espère simplement qu’ils seront indemnisés… à nos frais bien sûr puisqu’il s’agit toujours de l’argent du contribuable qui est utilisé.
NP : Comment imaginez-vous les suites de ce dossier ?
PM : Nous pouvons constater un immense gâchis, car il est vrai que Nice devrait avoir un grand stade. Rien n’empêchera de reprendre le dossier à zéro, à Saint Isidore ou ailleurs. Mais après deux échecs (Le Ray et Saint Isidore), on imagine mal l’équipe municipale actuelle mener à bien un projet quel qu’il soit.
Pifou : Il n’est jamais trop tard pour bien faire
Il faut avoir le courage de tout reprendre du début et de regarder objectivement et j’insiste sur le mot objectivement, c’est à dire sans autre but que l’intérêt de la commune. S’il faut abandonner le projet tel qu’il est proposé à l’heure actuelle, abandonnons-le. Il n’est jamais trop tard pour bien faire.
NP : Pensez-vous qu’un retour à un projet sur la colline du Ray soit envisageable ?
PM : Rien n’est exclu. C’est encore le souhait de certains supporters. Mais il reste à mener un vrai dialogue avec la population de Nice Nord sur les possibilités et les limites d’une telle réalisation.
Pifou : La meilleure alternative
Techniquement, stratégiquement et financièrement, je pense que le Ray est la meilleure alternative. Les frais d’aménagement du stade seraient moins lourds pour le contribuable, une capacité du stade d’environ 23000 à 25000 places serait raisonnable pour un club qui n’a jamais eu plus de 15223 spectateurs de moyenne (en 1952). je tiens à rappeler aussi que la ville aurait payé la différence avec les 20000 spectateurs exigés par le contrat (moyenne annuelle exigée) durant de nombreuses années.
Mon point de vue de supporter va dans le même sens, ce serait bénéfique au club qui garderait cette ambiance des tribunes que tous les joueurs des autres clubs citent lorsqu’ils doivent venir jouer.
Il est vrai que le club a besoin de meilleures infrastructures pour servir son ambition et devenir un club de premier plan mais rien n’oblige qu’elles soient à côté du stade homologué pour la ligue 1. On peut donc les construire dans la plaine.
Nice en sortira plus riche, nous aussi et l’OGCNice conservera son stade historique, son ambiance particulière et la chaleur de son public.