Cinq jours après la Tempête Aline, le Conseil départemental annonce, ce 26 octobre, débloquer « une aide exceptionnelle » de 15 millions d’euros à destination des familles, des entreprises et des communes touchées, et à la reconstruction de la vallée de la Vésubie.
Alex n’est pas terminé, qu’il faut s’attaquer à Aline… Depuis octobre 2020, 265 millions d’euros ont été engagés pour la reconstruction des vallées, par le département des Alpes-Maritimes, sur un budget 315 millions d’euros. Beaucoup moins importante que sa prédecesseure qui avait fait 18 morts, la tempête Aline reste tout de même destructrice. Les événements du 26 octobre 2023 sont considérés comme la 4e grande catastrophe inondation en seulement 8 ans.
Cette fois-ci, les dégâts sont seulement matériels. Aucun décès, ni disparu, ni blessé n’est à déplorer. Le département se félicite, en ce sens, de la gestion de la crise, grâce aux décisions prises par le préfet. Pour rappel, les établissements scolaires avaient été fermés, le Centre Opérationnel Départemental avait été déployé avant l’épisode et d’importants moyens avaient été déployés sur le terrain.
Les ouvrages provisoires endommagés
Le département dresse son bilan. Dans la vallée de la Roya, il est fier de constater qu’aucun dommage n’est à établir sur les ouvrages et la voirie qu’il a reconstruit. Aucun dommage majeur n’est à constater sur l’ensemble des ouvrages hydrauliques de protection. Les quelques travaux de remise en état sur ce secteur sont estimés, « avec une marge de manœuvre », à 1,1 million d’euros.
Du côté de la Vallée de la Tinée, rien à signaler. La RM 2205 a été coupée suite à un éboulement, mais l’accès a été rétabli dès le lendemain. Cependant, dans la Vallée de la Vésubie, le bilan n’est pas le même. Si aucun dégât n’est à constater sur les ouvrages définitifs, le département regrette que l’ensemble des ouvrages provisoires aient été endommagés.
« Nous avions alerté, le président de la métropole, au mois de juin dernier, en proposant les outils du département qu’ils soient administratifs, techniques ou financiers. Ayant connaissance du ralentissement des travaux et du fait de leur caractère provisoire, cela nous a alerté. Cette proposition n’a pas été suivie d’effet », déplore Charles Ange Ginésy, président des Alpes-Maritimes.
Conséquences : les quartiers nord de Saint-Martin Vésubie restent encore aujourd’hui isolés et l’accès au Haut Boréon est interrompu. Au 25 octobre, 41 familles de la commune de Saint-Martin Vésubie se sont signalées et ont pu être accueillis. Grâce au travail des assistants sociaux, elles ont notamment été aidées à se reloger.
15 millions d’euros débloqués
Le Conseil départemental décide de débloquer un crédit d’urgence de 15 millions d’euros. 500 000 euros d’aides sont premièrement destinés aux particuliers. 500 000 euros sont destinés à aider les entreprises dont l’activité a été arrêtée ou ralentie à cause d’une situation d’enclavement reconnue par arrêté de catastrophe naturelle. Cela concernerait majoritairement les entreprises du nord de Saint-Martin car la route menant jusqu’à eux a été emportée par la rivière.
Il propose également d’aider à hauteur de 6 millions d’euros les communes et intercommunalités touchées. Enfin, la plus grosse somme de l’enveloppe, soit 8 millions d’euros, est adressée au Smiage. Le Syndicat Mixte pour les Inondations l’Aménagement et la Gestion de l’Eau est l’organisme qui gère la reconstruction des berges de la Vésubie.
Le montant total estimé des travaux s’élève, à ce jour, à 40 millions d’euros, dont 31,1 millions pour la commune de Saint-Martin Vésubie et 8,9 millions d’euros pour la commune de Roquebilière.
Sur cette somme globale, le Conseil départemental propose donc d’aider à la reconstruction à hauteur de 8 millions d’euros. Le reste devant être pris en charge par l’État et la Métropole Nice Côte d’Azur. Charle Ange Ginésy et Éric Ciotti considèrent cette proposition comme « un geste de solidarité », pour « faire face aux éventuelles difficultés de la MNCA ». La communauté de communes, présidée par Christian Estrosi a compétence sur la reconstruction des berges.