Le Tour de France partira cette année de Nice lors d’une édition particulière. Hier, le Maire Christian Estrosi grimpait le col d’Eze au côté de 50 cyclistes, retrouvant au sommet le directeur du Tour Christian Prudhomme, afin de marquer le coup à un peu plus de deux mois du grand départ dans la ville azuréenne.
Pour la deuxième fois de son histoire après 1981, Nice accueillera le grand départ du Tour de France cette année. Cette 107ème édition est déjà historique : c’est la première fois en plus d’un siècle que la Grande Boucle débutera en août (le 29) pour s’achever sur les Champs-Élysées le 20 septembre. La crise du coronavirus a longtemps laissé planer le doute quant à son maintien, un éventuel report ou une annulation pure et dure : c’est finalement le sport qui en ressort gagnant : la course de cyclisme la plus populaire au monde aura bien lieu cette année. Nice aura donc l’honneur d’organiser pas moins de 3 étapes dont la montée du col d’Eze. Ascension que le Maire de Nice a « inauguré » au côté d’une cinquantaine de cyclistes à 63 jours du départ : le compte à rebours est lancé…
Le col d’Eze, un col de légende
« Le col d’Eze est légendaire, notamment sur le Paris-Nice. Raymond Poulidor ou encore Eddy Merckx y ont triomphé au sommet », commence lors de son discours Christian Prudhomme, directeur du Tour, au côté du maire de Nice et de Bernard Thévenet (vainqueur de l’édition 1975 et 1977, après l’arrivée de ces deux derniers au sommet du col. « Grâce à la conviction des uns et des autres, grâce au service de l’Etat, à la ville de Nice et à son maire qui n’a jamais cillé, le Tour de France s’est trouvé une place dans l’agenda sportif, une place qui ne laisse pas insensible le monde du cyclisme » continue l’ancien journaliste et actuel directeur du Tour. « Bernard (Thévenet) a écrit l’histoire du cyclisme ici même, lors de l’ascension de ce col d’Eze, où il a détrôné le plus grand champion de l’histoire, qui n’est autre qu’Eddy Merckx, lors de l’étape reliant Nice à Pra Loup de l’édition 1975. Il faut dire qu’il avait un secret : il s’était entraîné la veille sur un pédalo avec Jean-Pierre Danguillaume, c’était assurément cela qui avait fait la différence » conclue-t-il jovialement.
Un événement d’une visibilité extraordinaire
La décision d’un report à huis clos a dans un premier temps fait couler beaucoup d’encre. Cette hypothèse n’a finalement pas tenu longtemps. Il faut dire qu’un Tour sans spectateur aurait laissé un goût amer sur une édition très vite oubliée. Car le Tour de France, c’est une caisse de résonance unique. 190 pays diffusent cet événement, dont 60 chaînes en direct. 2500 journalistes sont mobilisés pour plus de 3 milliards de téléspectateurs dans le monde ainsi que 12 millions de spectateurs au bord des routes. Ce n’est pas seulement le cyclisme français qui est sauvé par cette décision, c’est aussi et surtout le cyclisme international et des centaines d’emplois.
Une question de survie
Le directeur du Tour a lui-même réellement conscience de l’importance d’une telle décision. Il se confie : « l’ensemble du monde du vélo a insisté sur le fait que le Tour de France est la plus grande compétition de cyclisme au monde, c’est la pierre angulaire. L’atmosphère a été très constructive dans les différentes réunions et chaque fédération et association A mis tout en oeuvre pour faire vivre cette édition » indique l’ancien président de la ligue nationale de cyclisme Christian Prudhomme. Les coureurs ont été eux aussi, surtout même, dans l’attente de plusieurs décisions décisives en vue de leur saison professionnelle. Comme nous l’explique le directeur du Tour, trois dates décisives se sont glissées dans l’agenda des coureurs : « d’une part le mercredi 15 avril et l’annonce des nouvelles dates du Tour, d’autre part, quand ils ont enfin pu s’entraîner sur la route (la date variait en fonction des pays, pour la France c’était le 11 mai) et enfin quand le calendrier complet a été dévoilé (début juin) » explique-t-il. Et qu’en est-il des espoirs français lors de cette édition ? « Je n’ose pas me prononcer mais je souhaite de tout coeur qu’ils aient autant de talent que l’année dernière* » conclut-il le sourire aux lèvres.
*Alaphilippe 14 jours en jaune et deux victoires d’étape
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