Ce dossier sur le tourisme en deux parties est un extrait d’un mémoire sur le tourisme présenté par Nicolas Capitoni diplômé en Affaires Internationales et spécialisé dans le tourisme.
Les Recommandations
Il est d’usage de penser que la première impression est la bonne. En matière de villégiature, si on s’en tient à l’accueil réservé aux touristes par les taxis à l’aéroport Nice Côte d’Azur, il reste un long chemin à parcourir pour faire de la French Riviera un modèle touristique.
Cette image triviale en dit long sur les efforts que doivent entreprendre l’ensemble des acteurs du secteur du tourisme azuréen. Ainsi, plusieurs facteurs économiques, politiques mais aussi géographiques sont à explorer afin d’améliorer l’espace touristique de la Côte d’Azur.
Rajeunir l’image de la Côte d’Azur
Rajeunir l’image de la Côte d’Azur est une priorité. En 2013, Nice Côte d’Azur sera candidate pour être reconnue comme capitale européenne de la Culture. Cette campagne peut contribuer à rajeunir l’image de la Côte. Lancer une compétition à l’international, notamment avec l’Italie dans le but de faire élire la ville « capitale européenne de la culture » est primordial. C’est pour cela qu’il est nécessaire d’envisager la création d’un poste de Chargé de mission internationale pour soumettre une convention de partenariat entre Nice et les villes européennes. Ce sera bien évidemment l’occasion propice pour tisser des relations avec les acteurs du tourisme italien. La Côte d’Azur doit séduire par ses caractéristiques, elle ne doit pas chercher à vouloir imiter les conditions des destinations comme celles du Costa Rica ou de Djerba.
Renforcer la sécurité pour les touristes
L’existence d’une situation de désordre ou de violence, les menaces de grèves à répétition sont des éléments susceptibles d’éloigner la fréquentation touristique ou d’en limiter fortement la progression. En effet, la perception de la destination est altérée par ces facteurs, lesquels pour la Côte d’Azur, sont principalement des manifestations de petite criminalité. Il est donc nécessaire de rassurer les visiteurs en redynamisant la communication en matière de sécurité tant au niveau local qu’au niveau national : l’aura positive de la Côte d’Azur en matière de sécurité sera d’autant plus renforcée que le Gouvernement français émettra un signal fort en matière de lutte contre la petite et moyenne criminalité. Cette communication doit être relayée à l’échelle locale par le renforcement des présences policières municipales aux endroits hautement touristiques en saison (vieille ville, zone piétonne…).
Se concentrer sur le tourisme d’affaires
Le tourisme d’affaires est une des clés du renouveau touristique de la Côte d’Azur. Pour faire face à la montée en puissance de villes comme Barcelone ou Singapore, la Côte d’Azur doit engager une démarche pertinente afin de se positionner plus clairement sur le marché international. Cannes a perdu le GSM (Salon international de la téléphonie mobile, 25 000 à 30 000 participants), entraînant une perte de 700 000 euros pour chacun des quatre hôtels palaces de la Croisette. La raison en est simple : les capacités azuréennes d’accueil étaient devenues insuffisantes. La question aujourd’hui est de savoir si nous voulons véritablement investir sur de grands événements, développer nos capacités d’accueil et construire de nouvelles salles de congrès ou de continuer à voir se dégrader nos vitrines touristiques.
Ainsi, une piste de travail potentielle, pour conserver les manifestations, serait de solliciter le Conseil Régional Provence Alpes Côte d’Azur, le Conseil Général des Alpes Maritimes mais aussi les différentes mairies azuréennes, afin de relancer un programme de construction de nouvelles structures d’accueil, mieux implantées et mieux desservies par les transports en commun. L’exemple de l’implantation du Palais Acropolis de Nice montre bien l’incompatibilité des structures niçoises avec la demande, toujours plus exigeante en matière d’accueil et de proximité de services. Malgré les efforts de la municipalité niçoise, qui a véritablement engagé une politique volontariste dans ce quartier (construction et agrandissement du pôle Saint Jean D’Angely, implantation du Tramway, modification du Plan Local d’Urbanisme, maison de la Science…) et qui a préféré en confier la gestion à GL EVENTS, cet établissement pourra très difficilement concurrencer des palais des congrès comme celui de Catalogne à Barcelone, dont la capacité d’accueil permet d’organiser des événements modernes et internationaux, touchant tous les secteurs d’activité.
Il y a donc pour le palais Acropolis un problème structurel et géographique : aucun agrandissement ni modification n’est envisageable. En revanche, une structure moderne, équipée de parking, de salle de congrès, sur un emplacement connu par le monde entier, serait un outil sans précèdent pour Nice et la Cote d’Azur : l’emplacement du parking Sulzer, dernier terrain disponible sur la Promenade des Anglais et proche du centre ville, serait idéal pour renforcer l’image de Nice, en matière de congrès de prestige.
Partenariat entre institutions azuréennes et l’Italie
Même si la Chambre de Commerce Italienne de Nice contribue grandement à dynamiser les échanges franco italiens, les rencontres entre les deux zones restent insuffisantes pour stimuler le tourisme sur la Côte d’Azur. Un partenariat à long terme n’est pas possible, il faut en être conscient, chaque pays doit garder son identité. Cependant, des échanges ponctuels pourraient faire l’objet d’une dynamique touristique. Sur des marchés lointains comme la Chine ou le Brésil, il serait judicieux de trouver un terrain d’entente entre l’ « ENIT » et « Maison de la France » en ce qui concerne la promotion des territoires. Les deux organismes gouvernementaux sont chargés de promouvoir leur destination. Ils peuvent donc partager un stand dans les foires en Asie ou Amérique du Sud pour séduire la clientèle long courrier. Les Chinois et Brésiliens veulent découvrir l’Europe, la proximité de la France et de l’Italie est donc un atout de taille. Et puis, fait important, cela permettrait de contrer des puissances touristiques montantes comme l’Espagne. Il peut également en être de même entre la Côte d’Azur et les régions du nord de l’Italie…
Investir dans les nouvelles formes de tourisme
Le tourisme de découverte économique n’est pas assez développé sur la Côte d’Azur, ce qui est fort dommageable lorsqu’on possède un pôle international comme la technopole de Sophia Antipolis. La Côte d’Azur devrait organiser des séjours de découverte économique pour les entreprises françaises et internationales. Créer une manifestation internationale comme « la semaine de la découverte économique azuréenne » avec les visites de sociétés phares comme Amadeus, IBM, France Telecom ou autre laboratoires de recherches et développement serait un moyen de séduire une clientèle importante. Côté transalpin, l’offre serait d’autant plus intéressante que le tissu économique italien est composé à 95% de TPE ou PME. Cela permettrait donc de pousser les entreprises vers l’innovation.
L’agritourisme est également une nouvelle tendance peu présente sur la Côte d’Azur. Ce phénomène est désormais un vecteur de flux touristiques, notamment en Italie où cette forme de tourisme s’est développée de manière exceptionnelle ces dernières années. Ce sera également le moyen de mettre en lumière la diversité du haut pays azuréen.
Le constat est clair : la Côte d‘Azur n’est pas dotée à l’heure actuelle de capacités portuaires suffisantes pour attirer le tourisme maritime. Situé entre les ports de Gènes et de Marseille, le port de Nice fait pâle figure. Le bassin Lympia ne peut accueillir suffisamment de bateaux par rapport à la demande réelle. Son positionnement économique est, par ailleurs, peu explicite : à la fois port industriel, port de plaisance et port de croisière, sur une surface limitée et peu extensive, le port de Nice a pour seule et unique solution que d’occuper d’autre front d’eau, afin de mieux répartir les types d’activités maritimes. Une extension judicieuse serait Saint Laurent du Var. Proche de l’aéroport Nice Cote d’Azur, ce port permettrait d’accueillir les croisières et toute l’activité industrielle afin de désengorger le Bassin Lympia, qui serait uniquement réservé à la plaisance.