On pourrait titrer : le primat de l’État face à des intérêts plus ou moins catégoriels.
Aujourd’hui le Premier Ministre a détaillé les axes de la réforme. « Il n’y aura pas des annonces magiques « , il avait annoncé Edouard Philippe. En fait, il n’yen a pas eu.
Le débat national organisé par les pouvoirs publics révèle que parmi les mesures à prendre, les thèmes considérés comme prioritaires à ce jour sont l’institution d’un régime universel de retraite, la suppression des régimes concernant les parlementaires et celle des régimes spéciaux propres aux entreprises publiques.
Ces thèmes constituent un défi pour le pouvoir politique. Loin des logiques de compromis, on se retrouve face à un contexte de rapports de forces aux conséquences aujourd’hui incertaines.
Repris par les discours militants, « grève générale, grève illimitée, coalition des luttes, blocages sur tout le territoire », « retour de 1995 ».
À nouveau, un parfum de guerre sociale imprègne le pays. Pourtant, une question se pose : et si le conflit à venir ne constituait pas seulement un défi pour le pouvoir mais aussi un défi crucial pour les syndicats ?
En fait à trop référer 2019 à décembre 1995, on perd de vue les grandes évolutions qui ont marqué depuis vingt-cinq ans les contextes sociaux, politiques et syndicaux.
Aujourd’hui, un retournement de tendances qui conduirait les syndicats – du moins les syndicats protestataires – à renouer avec le succès, est-il possible ?
À l’heure où un grand conflit social se dessine, la combativité syndicale se cantonne très vite à quelques pans de la Fonction publique et surtout aux transports avec parfois le sentiment d’assister à une sorte de « baroud d’honneur » comme à la SNCF qui s’ouvre à la concurrence en janvier 2020 et où l’échec du conflit de 2018 laisse encore des traces.
Du côté des syndicats qui se veulent « maximalistes » et prônent une grève illimitée et reconductible, le conflit peut s’enliser et donner lieu à des phénomènes de radicalisation ou de débordement des directions syndicales par la base.
Ainsi, la situation apparaît très critique et toutes les conditions sont réunies pour un affrontement majeur opposant le pouvoir et les syndicats.
par Garibaldino