Ça sentait l’été en cette dernière séance du Conseil Métropolitain avant les vacances.
Un Président, qui a déjà manifestement la tête tournée vers un autre horizon, et qui , contrairement à son habitude, a laissé la scène à ses numéros 2 en se limitant à mettre quelques points sur certains « i ».
Une opposition tripartite (Indépendants, écolo-socialistes, FN… le groupe Bettati étant discret et silencieux) qui s’est limité à jouer son rôle (que doit-elle faire sinon s’opposer ?) en critiquant, les délibérations puis en s’abstenant ou en votant contre au moment de s’exprimer.
Comme toujours, le point fort, fut la situation financière du compte administratif 2014 : la métropole est trop endettée ou pas ? La question se présente régulièrement et ne trouve pas d’issue, le dilemme reste entier dans son expression caricaturale : on regarde le doigt ou la lune ?
L’endettement augmente dangereusement disent les opposant : et, en effet, on en est à 1 038 millions à fin 2014 pour des recettes de 1 150 millions.
Ce qui signifie que les marges d’autofinancement se réduisent (à 93 millions à la fin de l’exercice) avec comme conséquence une diminution des investissements, sauf si on fait recours à plus d’emprunts pour les financer, ou encore augmenter la fiscalité des ménages et des entreprises, ce que Christian Estrosi a exclu en début de mandature.
La spirale peut devenir dangereuse si ces investissements ne donnent pas, en temps raisonnables, un retour, ce qui permettra de rembourser l’emprunt (et diminuer ou porter à zéro la dette).
C’est une manœuvre classique qui a une seule issue possible : elle doit réussir ! A savoir les investissements doivent avoir un retour économique certain. C’est le pari de Christian Estrosi et de son équipe en ces temps de crise économique : remplacer les investissements privés défaillants par l’action publique.
De ce fait, la demande est simple : est-ce que l’Opération de la Plaine du Var dans sa globalité et avec ses annexes (la ligne du tram est-ouest, le pôle multimodal et le centre des congrès) seront le levier pour des futures recettes fiscales ?
Au delà des chiffres, que chacun peut interpréter à sa guise, « that’s is question » !
Alors, on peut tirer la sonnette d’alarme (comme l’a fait Guillaume Aral), on peut aller plus loin (« vous êtes le père de la dette » comme l’a affirmé Patrick Allemand ), on peut stigmatiser comme l’a fait Marie-Christine Arnautu, on peut botter en touche en invoquant la capacité de remboursement de 11,17 ans en de-ça des 15 ans consenti par la Chambre Régionale des Comptes comme a répondu Christian Estrosi mais finalement, on en reste à la règle de base : un investissement doit avoir un retour. Inutile de tourner autour du pot.
Donc, le bon sens, nous conduit vers la déclaration du président de la commission des finances Philippe Pradal: « la dette augmente pour cause d’investissements et je l’assume ».
Au menu, en plus de ce plat de résistance, le dessert offrait la variation du PLU des communes de Gillette et Levens ce qui permit d’assister à la belle (mais stérile) plaidoirie de l’écologiste Decoupigny et les passionnées répliques des édiles des deux municipalités dont on sous-estime trop souvent, par manque de connaissance, les qualités et les compétences.
Enfin, une action qui se veut incisive a été délibérée en faveur de l’hébergement dans le moyen et haut pays pour favoriser le tourisme d’itinérance afin d’en accompagner la diffusion et le développement. Les établissements concernés et éligibles pour un financement partiel des investissements d’amélioration sont les refuges, les gîtes d’étape, les aires de camping et camping-car et l’hôtellerie rurale et familiale.
22 itinéraires et 17 boucles secondaires ont été validées pour être destinataires des aides qui pourront couvrir de 20 à 80% de l’investissement suivant un schéma très articulé par typologie d’intervention.
Enfin, la modalité tarifaire des parkings (on en compte 20 en DSP sur trois communes, Nice, Cagnes sur Mer et Vence ) va être modifiée pour l’application de la loi Hamon : plus de paiement à l’heure ou fraction d’heure mais au quatre/quart, donc par fraction de 15 minutes.
La finalité de cette disposition est de faire payer les usagers la consommation du service.
Compte tenu de la franchise horaire (qui reste en vigueur) , 1h10 de stationnement sera compté 1h15 et non plus 2h.
Et sur ce, bonne vacances.