La prochaine arrivée de l’été aurait-elle amoindri la charge de combativité des élus du Conseil Municipal ? En tout cas, c’est qu’on retiendra de la séance d’hier : une atmosphère feutrée, des tons sans la moindre agressivité, le fleuret au lieu du sabre.
Même le maire de Nice, d’habitude corrosif dans ses propos envers ses opposants, a fait preuve d’une certaine indulgence. Un Conseil municipal « slow », ce qui a permis aux conseillers de textoter plutôt que de suivre les débats.
Il est vrai que l’ordre du jour manquait de piment, la plupart des délibérations étaient de routine… On a tout de même retenu les plus marquantes.
En matière d’aménagement du territoire, la plus significative était celle concernant la désignation du lauréat (le terme est un peu pompeux mais c’est ainsi) qui réalisera le projet du Ray (parc + programme immobilier + équipements sportifs et commerciaux) remporté par le consortium ADIM, Les critiques des oppositions, particulièrement motivées par Dominique Boy-Mottard, n’ont pas infléchi la volonté du maire de Nice qui veut visiblement faire avancer ce dossier pour le compléter en phase temporelle avec celui de la gare du Sud.
Un projet mineur mais pas moins attendu (on se rappelle que l’action volontaire d’un collectif d’habitants obligea la mairie a renoncer à un autre projet), est celui de l’agencement (immeuble + jardin+ crèche) du square Colonel Jeanpierre. Dans ce cas, ce sera le promoteur Logirem qui sera en charge de l’opération.
Enfin, on doit enregistrer l’avancée administrative pour libérer la zone actuellement utilisée comme gare routière où trouvera siège un complexe immobilier (logement, commerces, cinéma). Comment et où la gare routière retrouvera-t-elle sa place ? Est-il envisageable un pôle multimodal de mobilité autour de la gare de Riquier comme le demandent les écologistes ?
Une petite décharge d’adrénaline a été enregistrée à l’occasion de la délibération des noms de rues et d’espaces publics. Si un certain nombre de noms, souvent prestigieux, ont fait l’unanimité, d’autres ont fait grincer des dents : particulièrement celui de Charles Pasqua, personnage controversé dans le sens positif et négatif. Qu’est ce qu’on doit faire prévaloir de celui qui fut résistant à 15 ans, qui eut une vie politique longue et fut ministre et trois fois condamnés en justice avec des motivations diverses ? N’aurait-il pas été mieux de l’attribuer à Max Cavalgione, lui aussi médaille d’or de la résistance et conseiller municipal de 1978 à 2001, comme demandé par Madame Boy-Mottard et d’autres ? C’était sans compter la fervente admiration de Christian Estrosi pour Charles Pasqua.
Le volet sécurité ne pouvait pas être oublié et dans les propositions adoptées, on retrouve la « passion » de Christian Estrosi pour tout « gadget policier » (sympathique définition est des écologistes ).
Deux seront les nouvelles applications en matière: la première est le bouton alerte commerçant qui relie les points de vente au service de sécurité en cas de vol ou d’agression. L’autre est la voiture IRIS qui permet d’élever l’habitacle à 3,5 mètres d’hauteur et le transforme un point d’observation.
Ces innovations s’inscrivent dans l’optique « Smart City » que le maire de Nice a choisi avec enthousiasme. Après les déboires du parking intelligent la prudence est de mise avant de s’enflammer et de crier « eureka ». La preuve empirique de bon fonctionnement nous dira si les « gadgets » seront à classifier parmi les tops ou les flops.
Enfin, « last but not least », un magazine spécialisé nous apprend qu’il fait bien-vivre pour les chats niçois. Une belle satisfaction qui encourage à persévérer : on part avec les petits félins pour en arriver à dire de même pour les bipèdes humains…
Peut-être, un jour !