Le Centre Universitaire Méditerranéen a eu l’honneur de recevoir, hier soir, messieurs Serge July et Denis Tillinac pour une conférence unique sur le thème « Système médiatique et citoyenneté ». Pendant plus d’une heure, l’ancien éditorialiste et le journaliste-écrivain ont abordé la question des relations ambiguës, parfois dangereuses, ainsi que des influences réciproques entre la société et les supports de l’information.
«Le contexte social comme fondement et comme finalité »
Se remémorant les grandes heures de mai 1968 qui ont contribué à la création de Libération, quelques années plus tard, les deux invités ont évoqué l’importance des mouvements sociaux et syndicalistes dans la construction d’identités collectives. Selon eux, si les médias sont des récepteurs d’informations ils n’en sont pas moins également « des acteurs à part entière ». Ils ont vocation à influer durablement sur la société et ses problèmes, en étant une source de réflexion et d’analyse, indispensable à la bonne action politique.
« L’engagement comme fondement de la citoyenneté »
De Jean-Paul Sartre à Alexandre Dumas en passant par Georges Clemenceau , les deux invités nous rappellent au combien la prise de position a parfois permis de faire évoluer les choses et les citoyens. Serge July, guidé par les questions de Denis Tillinac, a brossé ainsi, sans complaisance et avec délectation, un panorama de l’histoire, des partis pris et de l’évolution des médias jusqu’au contexte actuel de crise de la presse écrite.
« La technologie ou de la réinvention nécessaire des médias »
L’heure du numérique correspond pour les deux invités à un de ces « moments technologiques », porteur d’une adaptation indispensable. Cet aspect sous-tend par ailleurs la question du modèle économique propre à l’industrie des médias. Loin de percevoir Internet comme un danger, les deux préfèrent y voir toutes ses « potentialités ». Vitesse et multiplication des sources sont à la racine de la comparaison ainsi que de la liberté d’expression, fondements du principe même de démocratie. Se pose tout de même le problème d’une certaine éthique à adopter à l’orée d’une démocratie de plus en plus impatiente.
Par Antoine Letournel
