La BPDJ (Brigade de Prévention de la Délinquance Juvénile) de Nice rencontre chaque année près de 20 000 collégiens pour faire du rappel à la loi. Pendant une journée, elle explique, apprend et donne des exemples aux jeunes élèves de 6ème du collège de Contes, et aborde des thèmes délicats et pas toujours faciles à traiter comme les stupéfiants, le racket ou les délits divers.
Psychologues, professeurs de droit, sociologues, ou encore parents de substitution… les gendarmes de la BPDJ de Nice sont amenés à endosser plusieurs costumes. Mais c’est leur quotidien, et ils sont loin de s’en plaindre.
La journée commence à 9 heures avec des élèves de sixième pour se terminer à 16 heures avec une autre classe du même niveau. Pascal Podair, chef-adjoint de la brigade met les choses au point d’entrée : » Je vous respecte, vous me respectez « , et essaie d’établir un climat de confiance mutuel : » Je suis ouvert à tout. On peut rigoler mais il faut un minimum de discipline « .
Uniforme de gendarme et pistolet à la ceinture, les quelques mots du brigadier font l’effet d’une bombe et laissent muets les élèves les plus agités.
Mais contrairement aux apparences, pendant ces deux heures, c’est un véritable dialogue qui s’instaure entre le gendarme et les collégiens, et au-delà de l’uniforme, le gendarme devient un confident, celui à qui on peut tout dire. Et les interrogations des élèves sont nombreuses : Qu’est-ce que la légitime défense ? A partir de quand peut-on aller en prison ? Est-ce qu’on a le droit d’avoir une arme ? L’homme répond à toutes les questions sans exception et capte véritablement l’attention des élèves : » Pour qu’il y ait légitime défense, il faut que la riposte soit proportionnelle à l’attaque « , » Vous pouvez aller en prison dès 13 ans « , » Tout port d’arme quelque soit la taille est interdit « .
Images fortes, exemples concrets, mises en situation… Pascal Podair raconte, explique et enseigne : « Si vous jetez votre sac à dos sur un copain pour vous amuser et que vous lui crevez un oeil, le sac devient une arme par destination et le jeu devient un délit « . Avec passion, il fait son métier tout simplement et n’hésite pas à mettre en avant sa propre expérience quand c’est nécessaire : » Le port du casque, c’est obligatoire et très important. J’en ai vu des jeunes accidentés et des jeunes que je connaissais bien en plus, complètement défigurés ou paralysés « .
Pascal Podair conseille et n’hésite pas à plaisanter, tout en faisant passer son message : » On n’est pas dans un jeu vidéo. Si vous prenez une balle, vous n’avez pas une autre vie. On n’a qu’une vie et c’est précieux, alors faites bien attention « .
Sebastien Spitaleri