Samedi 27 février, un article de Mediapart* intitulé « Estrosi sonde sur sa personne aux frais de la région » révélait l’existence d’un étonnant sondage effectué – et payé – par la région PACA.
A côté des questions liées à la région, ce sondage présentait aussi un certain nombre de questions sur la perception de la stratégie et de la personne de Christian Estrosi, et même de 33 (!) autres personnalités politiques, dont par exemple la sénatrice des Alpes-Maritimes et adjointe au maire de Nice, Dominique Estrosi-Sassone. La popularité d’élus du Front National aurait aussi été testée dans cette enquête d’opinion.
Christian Estrosi n’échappe pas à celle qui est désormais une véritable manie, celle des sondages d’opinion qui sont devenus une feuille de route de l’activité politique mais aussi parfois une peau de banane sur laquelle on a vite fait de glisser.
Il ne faut pas oublier que c’est toujours le contribuable qui paie cet exercice de vanité personnelle travesti en outil utile « à l’analyse et la réflexion » comme il a été défini par l’entourage du Président du Conseil Régional.
Vanitas vanitatum omnie est vanitas°, nous rappelle l’Ecclésiaste (Qohéleth en hebreu)…
Pour Marion Le Pen (FN) , par contre, s’agit d’une faute lourde et elle ne manque pas l’occasion pour épingler son adversaire régional:
« Notre région, c’est aujourd’hui plus de 530.000 chômeurs, 6.500 entreprises qui disparaissent chaque année, c’est le communautarisme exacerbé, l’islamisme et les départs pour le djihad, c’est aussi l’insécurité et de trop nombreuses zones de non-droit. Cela devrait davantage inquiéter Christian Estrosi que son image et ses ambitions dans les affrontements en cours au sein de son parti.
Cette utilisation des finances de la région, et donc de l’argent des contribuables, à des fins très personnelles (évaluer sa stratégie, son image, tester celle de ses alliés, de ses concurrents et de ses adversaires) ne nous apparaît ni morale, ni peut-être même légale.
C’est pourquoi nous avons saisi la déontologue du Conseil régional de cette affaire et lui avons demandé, ainsi qu’à Christian Estrosi, de nous fournir le dossier complet de cette enquête ainsi que sa facture. Nous pourrons alors juger des questions, des objectifs et de l’utilité de cette dépense effectuée sur les deniers de la collectivité… et envisager toutes les suites adéquates. »
Toujours intéressé par ce qui se passe à l’hôtel de Région, Christophe Castaner (PS) n’a pas tardé à réagir à une réponse qui n’a pas convaincu l’adversaire socialiste. « La première exigence qui découle de mon retrait pour battre le Front national en favorisant l’élection de Christian Estrosi, c’est la transparence. Je demande solennellement à Christian Estrosi de rendre public ce sondage, d’en communiquer le coût et de s’engager à ne plus utiliser l’argent public de la Région pour en financer de nouveaux ».
A suivre…
