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22 novembre 2024

Vincent Munier, photographe animalier et fervent défenseur de la cause environnementale

Inès Scharff
Inès Scharff
Journaliste et coordinatrice des publications pour Nice Premium depuis janvier 2022

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Alors que l’exposition « Les 3 Pôles » séjourne au Musée de la Photographie Charles Nègre jusqu’au 15 janvier 2023, Nice Premium a rencontré Vincent Munier afin d’en savoir davantage sur son histoire avec la photographie.

Fervent défenseur de la cause environnementale, voyageur de l’extrême et amoureux des grands espaces sauvages, Vincent Munier est l’un des plus grands photographes animaliers de sa génération. Ainsi, depuis plus de 20 ans, il parcourt les paysages les plus sauvages afin d’en rapporter des images incroyables au sein desquelles l’animal est au cœur de l’environnement.

Sa première photographie animalière

Son histoire avec la photographie, de la rencontre jusqu’à ce que cette passion devienne également un métier.

Vincent Munier grandit dans les Vosges avec des parents soucieux de la nature. À ses 12 ans, son père, naturaliste, lui prêta un appareil photo avec lequel il fit sa première photographie animalière, un chevreuil. Cet instant fut un tournant pour lui : « C’est fou de figer un moment qui est comme un mirage, qui est presque irréel ». En 1988, ce n’était pas encore un métier, simplement une passion, mais tellement dévorante qu’il avait ce besoin constant de s’immerger dans la beauté de la nature.

Le tremplin, ses trois prix au concours Wildlife Photographer of the Year au Natural History Museum de Londres. Cela lui a donc permis de dévoiler ses images au reste du monde. Il cumule ensuite petits boulots, voyages et photographie. Et c’est dans les années 90 qu’il décide enfin d’en vivre. De photographe, il a également souhaité faire ses livres, puis a créé sa maison d’édition et de production de films.

« Je n’aime pas dire que c’est un métier, sur le terrain ce n’est pas du travail, c’est ma vie. »

Vincent Munier

Vincent Munier, porte-parole de la beauté

Soutenir la cause environnementale à travers ses photographies a été une évidence, de par les valeurs inculquées depuis son tout jeune âge, puis par le fait qu’il ne peut ne pas se sentir concerné quand il voit toute la beauté de la nature sauvage qui se réduit.

En revanche, il laisse le travail de photojournaliste à d’autres où dénoncer rime avec montrer ce qui est difficile à voir. Lui, il se définit comme « interprète de la beauté », il préfère poser notre regard sur la beauté, celle qui l’apaise : « Je trouve que les deux sont complémentaires ». Sa photographie met en avant la beauté avec comme message sous-jacent, nos écosystèmes sont fragiles, il faut les protéger. C’est sa manière de sensibiliser, montrer la beauté c’est la défendre aussi.

Les milieux naturels se dégradent

Au fil de ses aventures, Vincent Munier remarque d’importantes modifications, et ce, en très peu de temps, en l’espace de 20 ans.

Il est témoin de la dégradation des milieux naturels, les forêts, les marais, les zones humides, tout se réduit, et des espèces disparaissent « même des oiseaux que je photographiais étant gamin ». Il est déçu et attristé de voir à quel point la plupart des gens contemporains ne se rendent pas compte de ce qu’on perd, on est tellement dans notre bulle de confort que cela ne nous affecte même plus.

Par exemple, quand il se rendait en Arctique il y a quelques années au mois d’avril, il pouvait encore admirer de la glace, et dorénavant en avril, elle commence à fondre et la toundra est déjà apparente.

« Les enfants émerveillés que nous étions, la société nous a rangés dans un rail pour nous mettre dans un métier, une économie. Nous avons des œillères qui nous ont fait oublier qu’il fallait composer avec les autres. C’est le gros défi de maintenant, cesser de faire passer l’économie avant la vie. »

Vincent Munier

Une rencontre tant attendue

Malgré ses nombreuses aventures et les souvenirs associés, Vincent Munier a pu évoquer avec nous un de ses moments les plus marquants. Il s’agit de sa rencontre avec les loups blancs. Après trois expéditions sans rien apercevoir, c’est lors de la quatrième qu’il a vu deux loups blancs du Grand Nord, surnommés « les fantômes de la toundra ». Puis ce fameux voyage où une meute s’est approchée vers lui et l’a encerclé. « Cette rencontre tant attendue est probablement le moment le plus fort que j’ai pu vivre ».

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