Évincé de ses fonctions municipales pour avoir critiqué la politique culturelle niçoise, Henry-Jean Servat était l’invité de la matinale de France Bleu Azur. Il a confié vouloir récupérer sa délégation au bien-être animal.
Viré par le maire de Nice pour avoir notamment critiqué la politique culturelle municipale, le journaliste-chroniqueur se retrouve élu municipal, sans plus aucune délégation. Ses commentaires critiques sur les statues de Richard Orlinski exposées aux quatre coins de Nice qu’il a jugé « horribles » ou encore sur la destruction du TNN dont il n’était pas favorable ne sont pas passés auprès de Christian Estrosi.
Ses propos lui ont valu sa délégation au cinéma, le 21 juin puis celle qu’il chérissait le plus, sa délégation au bien-être animal, le 22 juin. Il n’a pas encore démissionné du Conseil municipal. Cependant, c’est Marc Concas, adjoint à l’Opéra et à la Musique et Richard Chemla, adjoint à la Santé qui héritent respectivement de ces missions.
Mais Henry-Jean Servat n’est pas prêt à lâcher son combat en faveur des bêtes à quatre pattes. Jugeant ses propos « pas non plus excessifs », il redemande officiellement sa délégation à Christian Estrosi qu’il l’avait congédié pour « rupture de confiance ».
« Je suis venu à Nice pour les animaux »
« Je ne veux pas des amis, je suis venu pour les animaux », rappelle-t-il, ce 26 juin. Alors pour continuer son combat, il ne se montre pas rancunier et adresse une main tendue à l’édile niçois. Il partage même sur ses réseaux sociaux s’être entretenu avec Robert Roux, délégué à la Culture, et lui avoir adressé des excuses.
Venu à Nice, « ni pour l’argent, ni pour la gloriole, ni pour les photos », il avait à cœur de faire de la ville, un vrai fief de protection et de défense des animaux. « La France a cru que Nice pourrait être une ville où on montrerait au monde entier un endroit sur la Terre où les animaux pourraient être heureux », déclare, déçu, l’ami des stars au micro de France Bleu Azur, ce 26 juin. Fier de son travail en matière de protection des animaux, il avait même été distingué par l’observatoire Politique et Animaux en recevant la note de 20/20.
Un élan de soutien
Sur les réseaux sociaux, Henry-Jean Servat n’avait pas hésité à partager sa stupéfaction dans une série de tweets. Choqué par sa mise à pied pour avoir tenu des propos critiquant la politique de la majorité à laquelle il appartient, il était même allé jusqu’à oser la comparaison avec la Corée du Nord.
Et c’est sur ce même réseau social à l’oiseau bleu, qu’il reçoit une vague de messages de soutien, « une déferlante », évoque-t-il. Nombreuses associations engagées pour les animaux, le Parti animaliste et de nombreux internautes ont salué son parcours et ont dénoncé une décision jugée « trop autoritaire » de la part de la municipalité. Le Collectif Citoyen 06 dénonce une « démocratie à la Niçoise : tais-toi et fais comme je te dis. Sinon, c’est la porte ».
La sphère politique locale n’a pas manqué non plus de réagir. Éric Ciotti, meilleur ennemi de Christian Estrosi, a adressé son soutien à Henry-Jean Servat, un homme qui « dit tout haut ce que les élus niçois pensent tout bas ».
Le groupe Retrouver Nice, évoque une « victime d’un franc-parler qui l’honore mais n’a manifestement pas sa place dans la municipalité Estrosi ». Philippe Vardon et l’ensemble des élus zemmouriens lui proposent de rejoindre leur groupe. Ils lui offrent un poste en tant qu' »élu apparenté » afin « que sa voix puisse continuer de porter », s’il le souhaite.