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22 novembre 2024

Amnesty International : le respect des droits humains doit être assuré même lors l’état d’urgence

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L’organisation humanitaire internationale est toujours en première ligne pour rappeler que les droits humains sont le premier des droits, même quand la situation et les circonstances pourraient infléchir ce principe fondamental.


Les attaques abjectes contre des centaines de personnes innocentes à Paris et Saint-Denis constituent de graves atteintes aux droits humains, et notamment au droit à la vie et à la sécurité des personnes.

Les autorités françaises ont l’obligation de protéger leurs populations, et de poursuivre en justice tous ceux qui ont ordonné, planifié, organisé et participé à ces attaques.

Face à la menace terroriste, la France doit prendre toutes les mesures nécessaires, dans le respect du droit et de ses obligations internationales. Car assurer réellement la sécurité des personnes et de la population passe nécessairement par un renforcement du respect des droits humains de tous, et non par l’érosion des droits humains.

Ainsi, les 15 dernières années ont montré que les politiques antiterroristes violant les droits humains n’avaient en rien protégé les populations de la menace terroriste : elles ont au contraire contribué à renforcer cette menace tout en rognant durablement et gravement sur les libertés de leurs populations.

Le 14 novembre, le président François Hollande a déclaré l’Etat d’urgence, ce qui se justifie par la situation d’urgence exceptionnelle dans laquelle se trouve la France.

Les mesures d’urgence doivent à la fois être temporaires, justifiées, nécessaires et proportionnées à la menace. Elles ne doivent pas être discriminatoires à l’encontre de personnes en fonction de leur appartenance à un groupe (religieux ou autre) ou de leurs opinions.

Le 14 novembre a été annoncé le rétablissement des contrôles aux frontières. Si les attaques dont a été victime notre pays peuvent justifier une telle mesure, elles ne doivent pas se faire au détriment des droits des réfugiés et demandeurs d’asile, qui fuient les zones de violence, en les repoussant à l’extérieur de nos frontières et en les exposant à des violences encore plus grandes.

Ce risque est d’autant plus grand que se multiplient les discours faisant le lien entre crise des réfugiés et les attaques terroristes.

La grande majorité des réfugiés fuient des zones de conflit, de violence, et de terreur, notamment perpétrées par des groupes comme l’Etat Islamique.

Les autorités françaises doivent s’assurer que ces personnes auront accès au territoire français et pourront demander l’asile dans notre pays, en assurant des routes sûres et légales, pour les réfugiés. Dans le cas contraire, non seulement la France tournerait le dos à ses obligations internationales, mais elle mettrait directement en danger la vie de milliers de personnes.

Les jours et semaines qui ont suivi les attentats de janvier 2015 en France ont été émaillés d’une hausse spectaculaire des actes, discours et crimes de haine, notamment à l’encontre de la population musulmane.

Plusieurs actes de haine ont déjà été répertoriés en France suite aux attaques du 13 novembre. Par ailleurs, de nombreux discours politiques ont tenté de faire le lien entre populations migrantes et réfugiés, et les terroristes.

Il est essentiel que les autorités françaises garantissent la sécurité de toutes les personnes sur le sol français, notamment en s’abstenant de toute mesure ou propos discriminatoire, en poursuivant et condamnant avec fermeté les auteurs de ces actes

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