Certains pensent que l’argent peut être mis au service de l’éthique. D’autres se limitent à considérer qu’éthique et argent sont inconciliables. L’ensemble de ces débats seront retransmis en direct sur le site de la ville de Nice : www.nice.fr
Pour les uns, le respect de l’éthique ne dépend pas du comportement individuel, mais de la capacité de la société à ériger des garde-fous à même de faire respecter la loi qui protège l’homme contre l’abus de l’argent et des comportements immoraux. D’autres considèrent au contraire qu’argent et éthique sont conciliables, et même que l’un peut être au service de l’autre, pour peu que les lois dans ce domaine soient suffisamment claires et appliquées.
Le débat est loin d’être épuisé car l’argent a investi les relations humaines d’une puissance singulière en tant que moyen universel d’échange commercial, et surtout en ces temps de mondialisation où les flux financiers en circulation l’emportent largement sur le volume des transactions physiques.
Au vu de la centralité de cette problématique, l’hebdomadaire Marianne a placé la problématique «Argent et éthique» au centre d’un colloque et réuni pour des échanges sur la question plus d’une cinquantaine d’ hommes politiques, journalistes, experts et chercheurs dans différentes disciplines (économie, sociologie, philosophie, droit, société civile…) de scientifiques, d’hommes et de femmes de terrain, et de dirigeants associatifs.
L’éthique, dirait un sage, « c’est d’abord vivre les yeux ouverts ».
Alors, la première des attentions est celle de bien faire attention à que ces débats ne tournent pas à la mode du spectacle permanent mais qui apportent une contribution, fût-elle modeste, à la compréhension de ce vaste problème.
L’éthique est vue comme la forme de l’autorité supérieure, clef de voûte symbolique de la société, ensemble des valeurs sociales constitutives du bien commun.
Le sujet est doublement compliqué. En effet, il s’agit de mettre ensemble argent, éthique et ( aujourd’hui) mondialisation, trois catégories elles-mêmes compliquées et de natures différentes.
Cette définition se trouve exacerbée par la dimension monétaro – financière de la mondialisation, qui inverse le rapport de force entre régulateur et régulé.
D’ailleurs, les mettre en relation ne peut se faire directement comme s’il s’agissait de catégories similaires, homogènes ; il faut envisager leur enchevêtrement , plutôt que des relations causales entre
elles.
L’éthique, c’est résister à une idolâtrie, celle de l’argent, et reconnaître trois principes simples : responsabilité, humilité, et justice.
Quand l’argent devient la seule mesure de la valeur humaine, quand il est l’unique objectif, on est proche de l’idole.
Cet état de fait va rendre nécessaire l’invention d’un gouvernement civil au sens voulu par John Locke, afin de pouvoir gérer les conflits créés par l’accumulation et permettre la conservation de la valeur.
Le capitalisme n’est pas à refonder, mais à réguler. Et si cette régulation est nécessaire, c’est, certes pour éviter les dérives de l’ignorance, mais, d’abord et surtout, les dérives de la cupidité humaine.
Mais comment sinon par les principes éthiques peut-on réguler la société financière internationale, cette société sans Etats ?
Parce que , comme disait Antoine de Saint-Exupéry, « »En travaillant pour les seuls biens matériels, nous bâtissons nous-mêmes notre prison, avec notre monnaie de cendre qui ne procure rien qui vaille de vivre. »