La tempête « Christian » a été ravageuse et aura fait de gros dégâts après son passage. Le bulletin météo d’actualité de ces derniers jours derniers pourrait bien s’appliquer à Benoît Kandel, ancien premier adjoint de la ville de Nice en charge de la sécurité, conseiller métropolitain et conseiller général.
En l’espace de quelques semaines, un des hommes forts du dispositif de Christian Estrosi et, de plus, conseiller général de l’UMP azuréen, est passé du statut du notable à celui du pourchassé et bientôt de « persona non grata »
Que s’est-il passé ? Tout d’abord une première interview au grand quotidien local sur l’affaire Semiacs dont il était le président, suite à ce qu’on appellera par brièveté l’affaire Alonzo, qui lui a valu d’être débarqué de son poste de premier adjoint et privé de l’ensemble de ses délégations. Sa seule réaction fut : « Depuis quelques temps, Christian Estrosi voulait ma peau », en laissant ainsi entendre que la motivation n’était qu’un prétexte.
Et puis, ce week-end dernier, un article publié dans le grand quotidien régional local (Et de deux…), faisant état d’un éventuel entretien du même Benoît Kandel avec Marine Le Pen à l’occasion de l’Université d’été du FN à Marseille, au mois de septembre dernier (Information qui tombe à pic !) voire, enfin, d’une hypothétique tentative de sa part de contacter Jean-Marie Le Pen lors de sa venue dans la région, ces jours derniers.
La sanction n’a pas tardé à tomber et, avec une rapidité surprenante, le Président du Parti Jean François Copé (qu’on n’imaginait pas en monitorage permanente sur la vie du parti niçois) a pris la décision de suspendre Benoit Kandel pour « collusion avec l’ennemi » (en se référant à son ancien statut de colonel de la gendarmerie nationale).
Sanction reprise immédiatement par le président du groupe de la majorité municipale niçoise, Ensemble pour Nice, Pierre-Paul Leonelli, alors que cette sanction analogue au niveau du Conseil Général n’a pas encore annoncée… Y aurait-il un code de discipline interne à géométrie variable dans les collectivités azuréennes ?
Et si, à tout hasard, ces informations étaient fausses et les faits non avérés ? N’y a-t-il pas quelques bons juristes à l’UMP ?
Benoît Kandel, lui, oppose a tout ce que lui est arrivé un silence dont on se demande bien la raison. Ne se rend-il pas compte qu’une chasse à l’homme « politique » est ouverte à son égard pour l’éliminer du giron mais aussi le discréditer en cas de nouvelles ambitions sous d’autres cieux ?
N’est-ce pas mieux de dire toute « sa » vérité et faire taire les allusions sur son compte qui circulent de plus en plus librement ? Est-il tenu au secret pour quelques raisons ?
Après son éviction du poste de Premier Adjoint, Benoît Kandel avait ainsi commenté son entretien avec Christian Estrosi par : » On s’est dit des choses que je garderai pour moi. ».
Cette fois, il n’a pas été bien plus bavard: « Je n’ai reçu aucun courrier de l’UMP. Aucun contact avec un responsable du parti. Drôles de méthodes. » A-t-il commenté.
Ne dit-on pas que le silence est d’or ?
Communiqué de l’UMP:
« Dans la mesure où Benoît KANDEL n’a, en aucune façon, cherché à démentir les informations rapportées par le quotidien Nice-Matin sur son potentiel engagement à soutenir le Front National et qu’il entretient, de fait, la confusion et la désunion auprès des militants et des électeurs, il ne respecte pas la ligne politique définie par l’UMP. »
Un peu plus loin l’UMP précise: « Jean-François Copé a décidé de suspendre de l’UMP Benoît KANDEL qui doit désormais adresser par écrit ses explications sous 8 jours. Passé ce délai, le Bureau Politique sera saisi de cette mesure prise à son encontre afin d’aboutir à une décision définitive. Dans cette attente, Benoît KANDEL ne peut plus désormais se prévaloir de son appartenance à l’UMP. »