La tradition veut que la cérémonie des vœux soit l’occasion pour une embrassade collective et ce également dans le contexte politique. Positionnement et appartenance restent en marge, le climat se ressent encore des festivités de Noël pendant lesquelles la bonté de chacun prévaut sur les rivalités et les inimitiés. Bref, chacun(e) trouvera son compte dans l’année qui vient de commencer.
La cérémonie des vœux du président du Conseil Général° aux agents départementaux, en présence des autorités civiles, militaires et religieuses, a échappé à cette règle non écrite pour se configurer en discours politique pendant lequel le verbe « embrasser » s’est rapidement voué en … « embraser ».
Eric Ciotti revendiqua avec force les résultats obtenus en 2012 avec plus de 1 600 projets financés. Un bilan heureux, comme le président départemental a bien voulu l’appeler, tout en reversant, sur la politique gouvernementale et régionale (aux couleurs socialistes), la responsabilité des difficultés actuelles et à venir (Le bilan malheureux, pour rester dans les définitions lexicales).
Bref, les bons points pour moi et les mauvais pour les autres.
D’autre part, cette cérémonie a tourné sans doute trop rapidement à la manifestation politique, à se demander ce qu’auront compris les jeunes collégiens du Conseil des Jeunes appelés à intégrer les 52 élus des cantons du département.
Surtout, quand le discours a touché certains thèmes de politique étrangère (Le rôle de la France dans la révolution libyenne et la problématique post-coloniale entre l’Algérie et France suite au voyage récent du président de la République à Alger) qui visiblement ne font pas partie des compétences de l’assemblée départementale.
Alors, pourquoi en parler sachant qu’on en ferait des sujets de polémique ?
Restent, en regardant 2013 (Le véritable sujet de la manifestation!), les incertitudes et les inquiétudes en terme de perspectives : Le chômage qui augmente (les cas Texas Instrument et Virgin sont sous les feux d l’actualité), la dette, une économie au bord de la récession, le matraquage fiscal et l’insécurité.
Mais une lueur d’espoir est venue des propos du Président du Conseil Général citant André Gide : « Il y a bien des choses qui ne paraissent impossibles que tant qu’on ne les a pas tentées. »
Et fort de ce volontarisme, Eric Ciotti a tracé la route : L’application du schéma numérique, l’avancement de l’OIN avec la mise en sécurité des territoires afin d’éviter les inondations du Var (Papi 2), la défense du bastion du développement économique et de l’emploi de Sophia-Antipolis où récemment a été inauguré le campus SophiTech …
Le tout avec une fiscalité égale !
Des défis de l’excellence, de la générosité et de la solidarité qu’Eric Ciotti a appelé les quelques 4 500 agents départementaux à relever ensemble par le biais d’une politique budgétaire rigoureuse.
Finalement, on a eu un peu trop souvent droit à un discours rempli de clichés et donc naturellement vidé de son sens institutionnel par une inutile approche purement politique. Tendre la main, au moins une fois par an, n’est pas mieux que la morale à géométrie variable ?