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21 novembre 2024

Initéraires d’automne : Saint-Etienne de Tinée, le village aux chapelles

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Saint Etienne de Tinée, ce n’est déjà plus le climat maritime. Depuis le défilé de Valabre après le pont de Paule, on entre en effet dans le climat Alpin.


etienne_tinee.jpg Les hauts sommets apparaissent aux détours de la route qui suit la rivière ondoyante. Les villages ne sont plus ces nids d’aigles accrochés au sommet d’une colline. Ils s’étirent le long de la Tinée, encaissés et cernés par les hautes crêtes alpines orgueilleuses qui lèchent les espaces cérulés.

Notre visite commence à l’ancienne porte du village, là où un pont de pierre enjambe un affluent de la Tinée.

La chapelle saint Sébastien du XV° siècle , de par sa position, protégeait le village des épidémies dont la peste et les voyageurs des périls. Elle est décorée de fresques de Jean Canavesio et Jean Baleisoni. Ces deux artistes Italiens étant connus pour leur talent de fresquistes, ils ont réalisé le premier N D des Fontaines et le second l’église de Venanson.

On observe, ce qui est rare, des fresques également à l’extérieur, sur le tympan de la chapelle. Á l’intérieur, les murs, la voûte, l’arrière de l’autel, tout est décoré. Ces fresques sont des pages d’histoire sainte, dont la genèse avec Adam et Eve .Bien que ce soit des œuvres du quattrocento, on sera surpris par l’expression des visages, il y ici de l’expressionnisme.

Cette chapelle délivre on ne sait quoi, peut-être la grâce, mais elle nous transcende. La chapelle saint Roch, saint ayant les mêmes vertus que saint Sébastien, se trouve à quelques pas. Elle date du XVII° siècle et se trouve adossée à une maison.

C’est là sa curiosité. La question de l’œuf et la poule se posant, selon notre guide, à leur sujet. Saint Etienne avait un couvent des Trinitaires, il n’en reste aujourd’hui que la chapelle. Elle est du XVII°. On y invoque N D du bon remède. Elle renferme plusieurs toiles des XVII° et XVIII° siècles ainsi qu’un retable en bois de mélèze de 1737. Ses fresques de 1685, sont des sortes d’ex votos : guérisons, accidents et même une scène de la bataille de Lépante.

Jadis il y avait des représentations des saints Jean de Matha et Félix de Valois. Elles furent recouvertes étant délabrées en 1837, avant la visite de l’évêque de Nice Mgr Galvano. Ces deux saints avaient fondé l’ordre des Trinitaires, pour racheter les captifs des Barbaresques. L’église paroissiale du moyen âge, était sous la protection de saint Jacques le majeur.

Il n’en reste aujourd’hui que le chevet gothique avec ses ogives au dessus du maître autel, ainsi que son clocher Lombard. Ce dernier est le monument le plus ancien du village. Il daterait d’avant la dédition de 1388, ayant le Lys de France gravé sur une de ses pierres. Deux autres dates nous donnent des repères historiques sur ce dernier : 1492 et 1659. Á l’origine, il n’avait pas sa flèche octogonale et servait de tour de vigie L’église d’aujourd’hui est de style Romano Byzantin, elle fut achevée le 4 décembre 1789.

La chapelle saint Maur est du XVI°. Elle se trouve sur le chemin muletier qui mène au plateau d’Auron. Ses fresques sont attribuées à Andreade Cella. Ces dernières représentant les vies de saint Sébastien et saint Maur. Saint Erige à Auron est une chapelle templière du XIII° siècle.

Au moyen âge, ce sont les bergers et les Stéphanois venus y faire la fenaison et les moissons qui y habitent. Saint Erige était prié pour les enfants morts nés, afin qu’il les ressuscite le temps de les oindre ou baptiser. Erige était évêque de Gap, il mourut en 603. La légende nous explique, que revenant de Rome et pour échapper à des bandits, son cheval aurait sauté par-dessus la vallée et se serait retrouvé sur ce plateau. Les fresques de saint Erige datent de 1451. Elles sont parmi les plus belles du pays Niçois. Elles nous narrent les vies de deux saints : Erige et Denis qui fut converti par saint Paul..

Sainte Marie Madeleine y est également représentée tout comme dans la chapelle saint Sébastien. La fresque était au moyen âge, le moyen de transmettre la foi à des populations illettrées.

C’est par des images, des sortes de « BD » que les prêtres instruisaient le peuple. On citera pour terminer cette visite : le livre de Mireille Rovery « Mon clocher raconte » Stéphanoise passionnée par les chapelles de Saint Etienne.

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