Mathilde Rosso, 26 ans et chanteuse dans le chœur polyphonique Stoufa Gari, a été élue Reine des Mai lors de la fête des Mai du Vieux Nice, organisée par Nissart Per Tougiou .
Durant toute la première partie du XXème siècle, chaque fête des Mai de quartier élisait sa Reine. La tradition s’est perdue en même temps que ces fêtes de quartier jusqu’à ce qu’en 2011, l’association Nissart Per Tougiou reprenne l’idée en mettant une jeune fille à l’honneur le temps d’une journée, lors de sa fête des Mai du Vieux Nice.
Cette année, Nissart per Tougiou a voulu, qu’au-delà de leur charme et beauté, les jeunes filles prouvent qu’elles méritaient le titre de Reine avec la culture niçoise pour juge de paix.
C’est sous un soleil radieux de mai que quatre jeunes niçoises ont concouru offrant un magnifique spectacle, témoignant de la vitalité de la culture niçoise.
Entrées sur la place habillées par le groupe folklorique Nice La Belle, elles ont pris la parole devant un jury présidé par Gé Albarelli, rédacteur pour Lou Sourgentin, et mis leurs talents au service de la culture.
Deux d’entre elles, Angélique et Marie, parfaitement bilingues, se sont présentées entièrement en niçois, et ont joliment interprété un extrait de la pièce actuellement jouée au théâtre Francis Gag « Nice and Bella ». Anne a surpris le public en interprétant une danse de couple chorégraphiée pour l’occasion, pleine de grâce.
Quand à Mathilde, avant d’interpréter un chant traditionnel, elle a conquis la nombreuse assistance par un discours émouvant de sincérité : « Contrairement à Angélique et Marie, je ne parle pas niçois. Pourtant le niçois était la langue maternelle de ma grand-mère. Mais comme beaucoup, elle s’est fait taper sur les doigts à l’école lorsqu’elle prononçait des mots de patois. […] Moi, je me suis toujours sentie niçoise, mais coupée des traditions et de mes racines. Jusqu’à ce que je rencontre, lors d’un concert dans la Roya, le groupe de musique Lu Rauba Capeu. Ils faisaient de la musique locale et étaient suivis par des centaines de jeunes. Le changement a été total, désormais, je sais que je ne suis plus seule ».
Le jury, tout aussi touché, l’a élu Reine des Mai.
Ainsi Mathilde devient l’icône de la culture niçoise et conservera sa couronne jusqu’en mai 2015 ; elle sera présente dans un grand nombre de manifestations. Déjà plus de dix associations soutiennent ce projet, et reconnaissent le statut royal de la gagnante.