Pour clore le cycle des réflexions sur le Sida commencé il y a un mois, une conférence « Sida, Sexualité, Ethique », s’est tenue mercredi 11 janvier au CUM. A cette occasion, Patricia Asplanato, infirmière d’Observance au CHU de Nice, s’est exprimée sur le concept de « counseling ».
Terme utilisé pour parler de l’accompagnement à l’observance thérapeutique des patients séropositifs. Qu’est-ce concrètement? Face à ce fléau qu’est le Sida, un programme d’intervention infirmier a été développé depuis 1999 à Nice. Il consiste à proposer un accompagnement et un soutien aux personnes atteintes du VIH qui sont sous traitement.
Le malade n’est en aucun cas forcé d’y participer. Le but de ce programme est d’aboutir à une prise régulière des traitements. En cas d’acceptation, en revanche, une date de rendez-vous est alors fixée. A ce moment là, l’infirmier d’observance doit établir une relation avec le patient dans un lieu adapté pour préserver une totale confidentialité.
Confidentialité primordiale dans ce genre de situation. Durant les entretiens, le professionnel se doit toujours d’être à l’écoute de l’autre sans jamais le juger. Solitude, crainte de l’avenir, tristesse, colère, lassitude, … Autant de sentiments qui peuvent être abordés durant le tête-à-tête.
Patricia Asplanato, a exposé un exemple de cas concret lors de la conférence « Sida, Sexualité, Ethique ». Elle a volontairement changé le nom afin de ne pas trahir le secret médical : Madame D, 43 ans, célibataire, est séropositive. Sous thérapie depuis des années, elle est déprimée, et ne semble pas prendre tous les médicaments qui lui sont prescrits.
Lors de la première consultation avec l’infirmière d’observance en l’occurrence, Patricia Asplanato, les deux femmes ont discuté puis ont établi un planning de prise de médicaments personnalisé. Quelques temps plus tard, à la deuxième consultation, Madame D dit avoir respecté le planning. Elle avoue également se sentir mieux moralement du fait d’avoir trouvé un travail plus stable.
S’être confiée, lui a d’autre part fait du bien. Toutefois, l’infirmière note la persistance de son problème de solitude. Passés quelques mois, la patiente se sent mieux. Elle remercie surtout la professionnelle d’avoir été à son écoute et de ne pas l’avoir jugée. Centré sur le malade séropositif, le counseling prend donc en compte de nombreux facteurs tels que le comportement, la situation sociale, l’état psychologique. Le but : aider la personne à surmonter d’elle-même, des obstacles dans sa vie. En effet, il est impératif que le patient trouve lui-même des solutions.
Le counselor n’est là que pour l’aiguiller, l’orienter. Ce dispositif, bien utile, se poursuit à ce jour dans trois Services du CHU de Nice. Même s’il ne guérit malheureusement pas, cet accompagnement à l’observance est une source de réconfort et de soutien pour les victimes de ce virus qui fait chaque jour des milliers de morts.
Barbara D
