C’est le thème fort de la rentrée… Décidément cette réforme des rythmes scolaires n’en finira jamais de faire parler d’elle…
Après l’ opposition politique des élus locaux de droite sous la bannière de la fronde anti-gouvernementale (Christian Estrosi en a même fait une croisade personnelle) , les décisions de l’ Inspecteur de Académie pour les horaires avaient nourri l’espoir que le dossier était entériné et qu’on serait (enfin ?) passé à autre chose.
C’est ce qui s’est passé pratiquement partout sauf… à Nice où le Maire a changé son fusil d’épaule en passant des rythmes au porte-monnaie !
Le message est clair, vous avez voulu la réforme contre mon avis et bien, allez expliquer aux familles que cela va leur couter cher : 15 euros par enfant et par mois, sans aménagement selon les revenus comme c’est le cas pour la municipalité cannoise. Alors qu’à Antibes, elles sont gratuites.
La raison ? Selon la municipalité, la mise en place de cette nouvelle politique éducative est estimée à 6 millions d’euros qui n’ont pas été trouvés dans le budget.
Mais, comme la motivation est peu crédible compte tenu de l’importance du bilan , on comprend bien qu’il s’agit là d’une décision (ou plutôt d’une provocation ) politique.
Cette position n’est, bien évidemment, pas accepté par l’opposition municipale socialiste qui a fait appel aux familles pour qu’elles signent une pétition qui, à ce jour, compterait un millier de signataires.
Patrick Allemand, secrétaire départemental socialiste et leader de l’opposition municipale à Nice , fustige la décision de Christian Estrosi :
« Refusée jusqu’au dernier jour par le Maire de Nice, elle se met en place dans des conditions de concertation quasi-nulles, sans Projet Educatif Territorial (PEDT), et cerise sur le gâteau, ces activités seront payantes et de façon forfaitaire alors que dans presque toutes les villes françaises ces temps d’accueil éducatif seront pris en charge par la commune. En fait, le maire de Nice s’est opposé à cette loi dès le départ et n’a pas mis en place les réunions et les outils nécessaires à faciliter la mise en œuvre de cette réforme, sacrifiant ainsi l’intérêt des enfants. Son objectif étant d’échauffer les esprits sur cette réforme et de créer un climat hostile dès la rentré ».
Patrick Allemand en fait aussi une question de principe: « Ce tarif forfaitaire, contraire à tous les principes de justice sociale fait qu’à Nice, les parents d’élèves, qu’ils émargent à l’ISF ou qu’ils soient titulaires du RSA, paieront le même montant. Cela revient à créer un système inégalitaire et discriminant qui, de fait, exclura les plus modestes ».
En effet, un regard national permet de constater que la discrimination appliquée par la politique tarifaire de la municipalité niçoise est fragrante: sur les 32 plus grandes villes françaises ( droite et gauche confondues) , 26 appliquent le principe de la gratuité et 5 villes appliquent un barème progressif avec un tarif d’appel à 0,75 euro par mois pour les familles les plus modestes. Seul Nice présente l’addition aux familles!!!
De ce fait, la voix de la sagesse vient de Patrick Mottard (Gauche Autrement): « La solution qui peut faire l’unanimité serait d’attribuer la gratuité ou de fortes réductions sous condition de ressource.Cette solution serait techniquement et démocratiquement plus acceptable que les aides accordées au coup par coup par la caisse des écoles, aides qui relèvent plus de la charité que de la solidarité.
Ainsi on sortirait de cette polémique par le haut en combinant efficacité économique et justice sociale ».
Mais finalement, la question est simple: pourquoi les enfants niçois ne doivent pas avoir les mêmes droits à l’éducation que les autres enfants français ? pourquoi doivent-ils être otages des querelles politiques qui ne leur appartiennent pas ?