Début janvier, l’ancien ministre de l’immigration, Brice Hortefeux a fait son bilan et a annoncé près de 30 000 expulsions pour l’année 2008. Un chiffre plus que contesté par ses détracteurs. L’association SOS racisme dénonce lors de sa dernière campagne débutant le 21 janvier : « 30 000 expulsions par an, c’est la honte ». Karim Ben Younes, responsable des évènements de SOS racisme 06, proteste « à l’intérieur de chaque chiffre il y a un homme » tel est le message premier de cette nouvelle campagne.
Selon l’association, cette politique du chiffre est « attentatoire aux droits des personnes. Elle ne règle aucun des problèmes auxquels notre pays est confronté ». Guillaume Ayne est directeur général de SOS racisme : « avec la crise les tensions augmentent. Le Conseil d’Administration se vante et prend les sans papiers comme responsable alors qu’ils ne sont que la traduction de la mondialisation » explique le jeune homme. « Il y a une lourde régression des droits. On rentre dans une logique arbitraire en parlant de chiffres » continue-t-il.
Les Alpes Maritimes sont à part. Contrairement aux autres préfectures, celle des A-M « refuse de donner des chiffres exacts » déclare Amadou Diallo, chargé des relations publiques de SOS racisme 06. « Deux personnes sur trois qui viennent nous voir sont des sans papiers. Ils ont peur de s’adresser directement à l’administration ».
Une campagne en trois phases
La campagne se divisera en trois étapes distinctes. Durant le premier semestre « on sera en phase d’interpellation » annonce Guillaume Ayne. Des happenings seront ainsi organisés dans des lieux symboliques pour rappeler « qu’une expulsion c’est une vie qui s’arrête brutalement ». À partir du printemps, des conférences-débat s’étendront sur toute la France et traiteront de manière pédagogiques différents thèmes permettant « d’appréhender sereinement la question migratoire ». Elles devront aboutir sur « une dizaine de propositions ».
Pour la dernière phase, l’association souhaite effectuer des réunions publiques avec le grand public et la société. Pour conclure la fin de ces trois étapes, les propositions retenues seront débattues lors des États Généraux de la politique migratoire française au printemps 2010 à Paris. Elles seront également portées auprès des pouvoirs publics dans le cadre du cortège élections 2010/2012 pour en faire un préalable à toutes réforme de la politique migratoire.