A l’appel de Fréderic Ganneval, qui se définit lui-même « simplement un citoyen, papa de 3 fille, qui vit ici et qui se demande souvent si l’herbe est plus verte ailleurs ». , une chaîne humaine d’une centaine de citoyens s’est formée hier après-midi.
Main dans la main , des gens qui ne se connaissent pas, ont voulu donner une réponse , modeste oui, banale peut-être pas, à l’interrogation que Frédéric Ganneval a publiquement posée: « Combien de temps allons-nous nous battre, ici en France, pour une couleur de peau ou une religion ? Est-ce que nous voulons nous haïr un peu plus chaque jour et même qu’une guerre civile finisse par éclater au prochain attentat ? »
Elle est celle de se sentir « libre et en sécurité » au dé-là de toute incompréhension et haine que l’on soit chrétiens, juifs, musulmans, athées, bouddhistes, jaunes, noirs, rouges ou vert, simplement parce que nos valeurs sont plus fortes que nos différences !
La conclusion ? Est celle de Frédéric Ganneval: « Marquons d’une belle pierre blanche cette première rencontre entre nous. Qu’elle soit un commencement, pas une fin ».
Une belle page de conscience civique a été écrite et le titre est évocateur: Tous Unis
D’ailleurs si la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ( écrite en 1789) introduit le droit à la liberté d’expression et d’opinion, ce n’est pas la tolérance qui rend possible le dialogue et la confrontation?
Le rendez-vous avait été fixé sur la place Garibaldi, à un endroit qui est en train de devenir emblématique : l’arbre de Charlie qu’on pourrait presque comparer au « speaking’s corner » de Hyde Park à Londres où chacun puer s’exprimer librement à l’attention des présents et des passants (une idée pour Monsieur le Maire ?).
N’est-ce pas pas la tolérance qui permet à celle et ceux qui ne pensent pas de la même manière, ont des mœurs différents, croient en Dieu ousont athées, de s’accepter réciproquement , de se respecter et de se reconnaître les uns et les autres ?
Dans ces moments de doutes, il faudrait relire Voltaire qui a été évoqué souvent à tort même si quelques fois à sa juste raison.
Un des pères des lumières dans son Traité sur la Tolérance (écrit en 1763) condamnait toute forme de fanatisme mais invitait aussi à réfléchir sur l’inadéquation
de son propre langage, sur l’insuffisance des ses propres opinions et sur l’imperfection de ses propres lois.
Il expliquait que l’intolérance est la mère de toute hypocrisie et à l’origine de toute rébellion et incitait chacun à considérer les autres comme ses frères.
Bref, la tolérance comme union de la démocratie et de la liberté.
