A l’occasion de la date anniversaire de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905, Hervé Caël , président départemental du Mouvement Radical / Social Libéral nous a fait parvenir cette contribution que nous publions bien volontiers.
la journée de la laïcité revêt aujourd’hui un caractère symbolique particulier. Le Mouvement Radical / Social Libéral des Alpes-Maritimes tient à rappeler que la laïcité représente la pierre angulaire du pacte républicain en France. Elle repose sur trois valeurs indissociables : La liberté de conscience, la liberté de culte et l’égalité en droit des options spirituelles et religieuses. La laïcité n’est donc en aucun cas une arme de combat contre telle ou telle religion. La Laïcité n’est pas une dénonciation, elle s’adresse à toutes les croyances. Pas plus qu’il ne défend un dogme religieux, l’Etat laïque ne promeut une conviction athée ou agnostique. L’Etat est laïque, non la société. Le contrat social français repose sur la séparation du privé, de l’intime et de l’espace public. On perçoit la distinction entre trois espaces : L’espace privé (espace singulier, famille, traditions …), l’espace public « partagé » (la rue, les lieux de débats, d’échanges, les médias … où on peut afficher ses opinions, ses croyances, lieu où « ma » liberté s’arrête quand commence celle des autres) et les espaces des services publics (espaces institutionnels, école, tribunal …. lieux du bien commun, de l’intérêt général).
Plutôt que de toucher à la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat le Mouvement Radical / Social Libéral (MRSL) plaide, pour ramener la « concorde spirituelle » en France, pour une révision de la loi 1901 sur les associations.
Comme le soulignait récemment Laurent HENART, Président national du MRSL, 1905 est un acquis sociétal capital. Ce texte lumineux, promulgué aux termes d’un débat qui déchira le pays, a instauré une séparation inédite dans l’histoire des organisations politiques : l’État d’une part, les religions de l’autre. Cette innovation civique a eu des conséquences positives inestimables pour notre nation. Affirmation des libertés de conscience et d’expression, coexistence pacifique des spiritualités, refus de toutes les discriminations, reconnaissance absolue de la dignité de la personne humaine et notamment celles des femmes : en déclinant les grands principes de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, 1905 a créé les conditions de la concorde civile. Elle a mis fin à l’autorité temporelle des écritures saintes, laissant chacun sur son chemin de conscience, libre de croire ou de ne pas croire, protégé par la même loi républicaine.
S’il est vrai qu’il faut clarifier les conditions d’exercice des cultes, s’assurer qu’ils ne troublent pas l‘ordre public, couper les influences pactisant avec le terrorisme, amener de la transparence dans le financement des structures par des États et organisations étrangères, dénoncer la responsabilité des dirigeants appelant à la haine, il est surtout temps d’agir au-delà des associations cultuelles.
Nous appelons le chef de l’État à engager une réforme du texte de 1901 (loi « relative au contrat d’association »). Pour refaire de la France un sanctuaire de laïcité, il faut s’attaquer au dévoiement de la liberté associative et la rétablir au service de l’idéal républicain. Songeons que dans la France de 2018, 2.500 mosquées sont gérées par des associations de loi 1901 ! Que le prosélytisme islamique, dans bien des quartiers sensibles, s’infiltre dans les multiples nervures du monde associatif, avec ses innombrables actions quotidiennes, ses publics accueillis, les messages collectifs qu’il diffuse. Telle est notre réalité aujourd’hui. Le respect du principe de laïcité ne doit plus s’appliquer qu’aux lieux de culte. Ce temps est révolu.