L’association G-ADDICTION Jeunesse citoyenne qui a pour mission de mobiliser les jeunes et alerter sur les problèmes subis par la jeunesse. Son président Quentin Matton explique comment elle a contribué à favoriser l’entraide en cette période de crise sanitaire.
Comment votre association a aider les jeunes après le confinement ?
Nous avons lancé un plan de recrutement de service civique. Nous avions déjà dans notre association des personnes qui avaient des contrats de service civique. Actuellement, nous sommes en train d’essayer d’en recruter vingt-deux soit plus que l’an dernier. On accompagne aussi les jeunes qui sont sur le point de finir leurs études dans leurs projets pour la rentrée notamment sur des projets citoyens. On essaye aussi de rester à leur écoute et de répondre à leurs attentes. On peut mettre en relation des assistances sociales si nécessaire pour ceux qui subissent de plein fouet la précarité pour les aider dans leur situation. Enfin, on essaye de préparer la rentrée et d’appeler les pouvoirs publics à la mobilisation, car on ne pourra pas le faire tout seul.
Comment avez-vous mis en place cette chaîne de solidarité durant le confinement ?
Pendant le confinement, on a mis en place un programme intergénérationnel où des jeunes et des membres de l’association ont apporté du soutien à des personnes âgées qui sont souvent isolées. On faisait donc des appels téléphoniques de convivialités avec une écoute active et bienveillante. L’intérêt était de pouvoir les rassurer et qu’elles ne soient plus angoissées à cause du covid-19. C’étaient celles qui étaient les plus vulnérables face au virus et ainsi qui pouvaient développer des formes plus sévères. On a aussi avec quelques personnes essayé de faciliter les dépassements de ces personnes âgées ou par exemple les aider à porter leurs courses et leurs médicaments.
Comment vous est venue l’idée de proposer ce « plan marshall » ?
On est au contact des jeunes tout au long de l’année dans le contexte habituel et plus encore dans celui du coronavirus. On est donc très au fait de la problématique des jeunes sur la Côte d’Azur et les Alpes-Maritimes. Il y a le problème du logement et du coût de la vie qui est beaucoup plus élevé que dans d’autres départements. Il y a le problème d’accès à la culture et la santé avec par exemple un coût des mutuelles qui restent assez élevé. Ces problématiques, on les avait déjà identifiées mais, malheureusement elles se sont accentuées avec la crise. Les jeunes qui essayaient de trouver des jobs d’été, des alternances ou des services civiques pour sortir de cette situation ont encore plus de mal à le faire. On a donc consulter tous les jeunes qui font partis de notre réseau, cela représentaient plus de 70 000 personnes l’année dernière. On a donc travaillé pour concevoir des propositions concrètes.
Comment expliquer selon vous que les jeunes sont souvent les grands perdants ?
Le premier constat est de dire que les jeunes sont plus touchés par toutes les problématiques essentielles de notre société comme la précarité, les problèmes de santé. Ils pensent qu’ils sont jeunes donc ils se sentent invincibles et négligent l’aspect santé. Ils doivent faire des arbitrages et des choix. Quand on est un étudiant sans avoir un CDI et un salaire convenable, chose qu’on peut avoir lorsque on a la quarantenaire ou la cinquantaine, on fait des arbitrages financier et souvent la santé se fait au détriment de l’alimentaire. Il va préférer acheter des boites de conserves et des pâtes pour pouvoir manger ce soir et demain plutôt que d’investir dans des soins de santé. On pense que les jeunes ne doivent pas être les grands perdants de la crise, car tout passe par eux. On a pu voir que notre système de santé est à bout de souffle et on a pris conscience de l’importance de la santé. À qui va t-on demander de réformer le système de santé et de se retrousser les manches pour en assurer sa pérennité ? Les jeunes! On a vu qu’il y a un problème de financement des retraites et qui va devoir trouver un système qui va nous permettre plus tard d’obtenir une retraite? Les jeunes ! On voit que sur les problématiques environnementales? Il va falloir faire énormément d’efforts pour changer les comportements. À qui va t-on demander les efforts ? Encore et toujours les jeunes!