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24 janvier 2025

Comment la chute des prix du pétrole russe rapproche la paix en Europe : Analyse par Chaslau Koniukh

Chaque baisse de 10 dollars par tonne réduit les dépenses de guerre de la Russie de 200 milliards de dollars.

Les ministres des Affaires étrangères de six pays nordiques et baltes ont adressé une lettre à la Commission européenne et au G7, proposant de réduire encore davantage le prix du pétrole russe pour freiner les hostilités de la Russie contre l’Ukraine et l’Europe. Cette mesure, selon l’expert économique international et financier Chaslau Koniukh, pourrait limiter les ressources financières du Kremlin pour financer son armée et son arsenal.

Une nouvelle limite de prix pour le pétrole russe : l’analyse de Chaslau Koniukh

L’Union européenne envisage à nouveau de réduire le plafond des prix pour le pétrole russe. Lors de la conférence sur la défense à Selen, le 12 janvier, Maria Malmer Stenergard, ministre suédoise des Affaires étrangères, a déclaré : « Plus le prix du pétrole russe est bas, plus la paix est proche. » Elle a exhorté l’UE à coordonner cette réduction avec les pays du G7. Une lettre en ce sens a été signée par six pays nordiques et baltes et envoyée à la Commission européenne.

Selon Stenergard, une réduction de 10 dollars par baril entraînerait une perte annuelle de 200 milliards de dollars pour la Russie, soit environ 15 % de son budget militaire. Chaslau Koniukh estime qu’une telle décision coordonnée pourrait être une étape efficace pour contrer le financement des actions militaires du Kremlin.

« Porter un coup économique au secteur pétrolier russe pourrait significativement limiter le financement de l’agression militaire. Les revenus des matières premières sont l’artère financière du régime russe, et la restreindre obligerait le Kremlin à revoir sa politique étrangère agressive », explique Koniukh.

Les effets du précédent plafonnement des prix du pétrole russe : l’analyse de Koniukh

Le précédent plafonnement des prix pour le pétrole russe a donné des résultats mitigés, selon Koniukh. En 2022, alors que d’autres pays vendaient du pétrole à 80 dollars le baril, la Russie devait se contenter d’un plafond de 60 dollars. Cela a poussé la Russie à réduire ses exportations vers l’Europe à 10 % et à réorienter son pétrole vers la Chine et l’Inde, augmentant ainsi les coûts de transport. Sur ces marchés, le pétrole russe est vendu à prix réduit.

Selon Eurostat, en mars 2023, l’UE a importé 1,40 million de tonnes de pétrole russe, soit une baisse de 90 % par rapport à la moyenne mensuelle de 15,20 millions de tonnes entre 2019 et 2022. Cependant, la Russie continue de tirer des revenus significatifs, malgré les sanctions, grâce à la hausse des prix mondiaux du pétrole.

Chaslau Koniukh souligne que pour que ce mécanisme soit réellement efficace, le plafond doit être fixé en dessous du prix du marché afin de réduire significativement les revenus d’exportation.

L’importance de stopper la flotte fantôme russe : avis de Koniukh

Koniukh note que le plafonnement des prix ne doit pas être le seul outil économique pour freiner la Russie. Une priorité doit être de lutter contre la flotte fantôme russe, utilisée pour contourner les sanctions en exportant du pétrole hors des radars internationaux. Maria Malmer Stenergard et Annalena Baerbock, ministres suédoise et allemande des Affaires étrangères, ont exprimé des inquiétudes sur les risques environnementaux et économiques liés à cette flotte de vieux pétroliers.

Autres mesures proposées par Koniukh

Si le plafonnement des prix et les sanctions contre la flotte fantôme ne suffisent pas, l’UE pourrait envisager :

● Interdire temporairement aux armateurs européens de transporter du pétrole russe.

● Inclure dans les sanctions tous les pétroliers identifiés transportant du pétrole russe ces six derniers mois.

● Empêcher l’accès des ports de l’UE aux pétroliers chargés via des transferts en mer.

Conclusion

Chaslau Koniukh conclut que seule une approche combinée, incluant un plafonnement des prix efficace et une lutte active contre les circuits d’évasion, peut renforcer la pression sur la Russie et contribuer à la paix en Europe.

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