Nice, la descente d’un podium trop fragile

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L’OGC Nice, longtemps solide prétendant à une place sur le podium de Ligue 1, traverse une passe délicate marquée par des revers successifs, une fébrilité mentale récurrente et des occasions manquées qui commencent à peser lourd. Alors que la fin de saison approche, les Aiglons voient leur rêve de Ligue des champions s’éloigner, à force de contre-performances dans des moments clés.

Un mois d’avril catastrophique

Le début du mois d’avril avait pourtant offert un frisson d’espoir aux supporters niçois. Troisième du classement, le Gym pouvait revenir à hauteur de l’Olympique de Marseille (2e) en cas de succès contre Auxerre. Une victoire semblait à portée de main, surtout après l’ouverture du score d’Evann Guessand avant la pause. Mais comme souvent cette saison, Nice a cédé dans les dernières minutes. Réduits à dix après l’expulsion logique de Melvin Bard pour une semelle sur Danois, les hommes de Franck Haise ont concédé l’égalisation à la 90e+3, sur une frappe de Florian Ayé. Résultat : un match nul (1-1) et une précieuse opportunité manquée.

Ce scénario est devenu une triste habitude, affolant les parieurs sur tous les sites de paris sportifs. Heureusement, certains des meilleurs bookmakers permettent aux parieurs de retirer leurs mises avant la fin du match. Selon Opta, Nice est l’équipe ayant perdu le plus de points après avoir mené au score en Ligue 1 cette saison (19). Ils ont notamment été rejoints à Toulouse (1-1), renversés par Monaco dans le derby (1-2), puis battus à domicile par Nantes (1-2) malgré une nette domination.

Une fragilité mentale pointée du doigt

Pour Franck Haise, la question n’est pas tant physique que mentale : « Je n’y crois pas trop parce que nos données sont cohérentes et elles n’évoluent pas trop d’une mi-temps sur l’autre. C’est un ensemble de choses. (…) Et ça, ce n’est pas lié à la qualité mais en grande partie à la tête. » Le technicien évoque une « pression négative » qui entraverait la fluidité et la spontanéité de son équipe. « Pour certains, l’enjeu a pris un peu le pas. On avance moins vite, on sort moins vite, on fait une touche de plus quand il faut en enlever une. »

La fébrilité s’est aussi matérialisée par des erreurs individuelles coûteuses : une expulsion évitable de Bard contre Auxerre, une bourde de Bulka à Toulouse, et une série d’occasions manquées qui ont fini par hanter les Aiglons. Gaëtan Laborde, par exemple, a vu trois de ses frappes repoussées par Anthony Lopes lors de la défaite face à Nantes.

Des prestations frustrantes malgré les efforts

Le match contre Nantes a cristallisé tous les maux niçois : domination stérile, maladresse offensive et adversaire opportuniste. Les hommes de Franck Haise ont monopolisé le ballon, multiplié les tentatives (notamment Boga, Clauss, Bouanani), mais ont buté sur un Anthony Lopes impérial, auteur de huit arrêts décisifs. Malgré une égalisation rapide, Nice s’est fait surprendre avant la pause sur un but de Matthis Abline, profitant d’un corner mal renvoyé.

Cette défaite à domicile, la deuxième consécutive après celle contre Monaco, met sérieusement en péril la quatrième place niçoise, alors que Strasbourg, Lille et l’OM restent en embuscade. Le Gym n’a remporté aucun de ses quatre derniers matchs, un passage à vide inquiétant au pire moment.

Le revers du derby : un tournant ?

Le derby face à l’AS Monaco a peut-être été le point de bascule. Pourtant, devant au score grâce à Jérémie Boga, auteur de son premier but de la saison en Ligue 1, Nice s’est effondré en deuxième période. Marcin Bulka, pourtant solide dans ses cages (notamment un penalty arrêté face à Biereth), a dû s’incliner à deux reprises. Biereth a d’abord égalisé (55e) puis Embolo a offert la victoire à l’ASM (73e), bien servi par un Maghnes Akliouche étincelant. Ce revers, combiné aux résultats de l’OM et de Lille, a provoqué la chute de Nice du podium, où le club s’était pourtant solidement installé depuis deux mois.

Des chiffres qui inquiètent

Nice a encaissé près de 45 % de ses buts dans la dernière demi-heure, le troisième ratio le plus élevé de Ligue 1. L’équipe peine à tuer les matchs, malgré une capacité à prendre l’avantage en première période. C’est là que le bât blesse : « Si on n’est pas capables de mettre la même chose [en seconde période], grâce à l’apport de nos finisseurs, voire mieux, on n’est pas à l’abri », déplore Franck Haise.

Les remplaçants n’apportent plus suffisamment, les erreurs se multiplient, et l’efficacité offensive fait défaut dans les moments clés.

Le mot d’ordre : relancer la dynamique

Franck Haise ne veut cependant pas sombrer dans le défaitisme : « Il faut donner le meilleur pour chercher à se qualifier [en Ligue des champions]. Ce n’est pas tout à fait pareil. » Retombé dans la position du chasseur, Nice devra s’appuyer sur cette pression inversée pour espérer retrouver l’élan du début de saison.

Avec encore plusieurs rencontres décisives à disputer, dont un match contre l’OM dans deux semaines, les Aiglons peuvent encore croire à l’Europe. Mais pour cela, il faudra résoudre cette tendance à perdre pied dans le dernier tiers du match et réapprendre à conclure les actions.

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