C’est dans l’auditorium du musée que Claude Boli, historien et responsable scientifique du MNS, accueille journalistes, anciens athlètes de haut niveau et passionnés pour une discussion entre amoureux du sport.
Il accueille Jérôme Peyrat auteur du roman sur Peter Norman et l’écrivain Bernard Maccario, qui a retracé la vie de Jean Bouin, étaient tout deux présents pour un regard croisé entre deux ouvrages aux grandes similitudes.
En maître de cérémonie, il est le médiateur de cet échange et invite le public à réfléchir sur le devoir de mémoire et la nécessité de mettre en avant l’histoire d’homme au destin hors-du-commun comme Jean Bouin ou encore Peter Norman.
Le premier, grand spécialiste de la course de fond français, médaillé d’argent aux J.O de 1912 est mort pour son pays durant la Première Guerre mondiale. Et le second, athlète australien mondialement connu pour son engagement contre la ségrégation raciale et sa solidarité envers Tommie Smith et John Carlos sur le podium à Mexico lors des J.O de 1968. Les deux écrivains justifient ce devoir de mémoire mais aussi d’histoire, par rapport à la trajectoire de vie presque mythique de Jean Bouin et Peter Norman qui a largement dépassé le cadre du sport.
En témoigne le nombre d’enceintes sportives mais aussi d’établissements scolaires et autres infrastructures, portant le nom de Jean Bouin. N’est-ce sans doute pas là, le meilleur moyen d’exciter la curiosité, cette dernière étant même pour Bernard Maccario : “le moteur d’entrée dans l’Histoire.” Pour Claude Boli, cela ne suffit pas, il faut honorer le sport et ses héros et les considérer comme un véritable domaine de la culture à part entière. “Il y a un véritable devoir de transmission des législateurs envers les plus jeunes. Il y a trop d’a priori négatifs autour des sportifs, il faut changer cela en donnant plus de poids à la culture sportive en France” déclare-t-il.
Le sport en tant que vecteur de paix et d’humanisme n’a plus rien à prouver tant les exemples sont nombreux, et la portée des actes accomplis marque encore notre époque. Mais la reconnaissance par les autres ressorts de la culture ne semble pas encore acquise ; du moins en France. En dépit de cela, ses principaux activistes ne désespèrent pas de voir jour à un ouvrage sportif remporter le célèbre prix Goncourt ou Renaudot.
Yassine Said Hassane