-jusqu’au 6 mars au Musée Océanographique de Monaco
-Commandée spécialement pour le Salon d’Honneur du Musée, l’installation monumentale « Wu Zei » est inspirée par la mer et renvoie aux catastrophes maritimes causées par l’Homme.
Alliant art et science, elle réunit les collections exceptionnelles du Musée.
« Wu Zei », un animal hybride entre la pieuvre et la seiche d’environ 25 mètres d’envergure, est suspendu au plafond de la salle d’entrée du Musée et rappelle le moulage du poulpe de neuf mètres situé au premier étage.
La tête de « Wu Zei » se place en suspension autour du lustre-méduse et ses huit tentacules parcourent l’espace : l’un s’enroule sur une colonne, l’autre s’étend vers la première salle de l’exposition, et d’autres encore serpentent vers la mer et la statue du Prince Albert Ier. Alors que la tête de l’animal est rouge comme celle de la pieuvre, ses tentacules sont noirs comme ceux de la seiche. L’un d’entre eux, comme un aspirateur, attire par son extrémité et ses ventouses les divers objets ou animaux noircis répandus au sol.
En appelant son œuvre « Wu Zei », Huang Yong Ping lui donne une ambiguïté de sens. « Wu Zei » (乌贼) est le nom chinois de la seiche mais l’idéogramme « Wu » (乌) est aussi la couleur noire, tandis que « Zei » (贼) signifie voler, dans le sens de « gâter » ou « corrompre ». Huang Yong Ping joue ainsi avec le langage et la sémiologie (science du langage), s’amusant du double sens entre encre marine et marée noire.
S’appuyant à la fois sur l’œuvre de Huang Yong Ping et sur de remarquables collections de spécimens marins et de la faune sous-marine l’exposition « Méditerranée » illustre d’une manière spectaculaire les dangers qui menacent cette mer au « milieu des terres ».
La Méditerranée, pôle majeur de la biodiversité, recèle des trésors de vie insoupçonnés et souvent méconnus. Mais derrière ses beautés, elle souffre de multiples atteintes nées des activités de l’Homme et nombre de ses espèces vivantes sont en danger.
L’exposition se concentre sur quatre sujets d’actualités pour attirer l’attention sur les dangers encourus par cette mer, émerveiller le public, le sensibiliser et l’amener à s’engager pour sa protection : les proliférations de méduses, l’acidification des océans, les espèces venues d’ailleurs et les risques d’extinction du thon rouge.
Pour l’îlot consacré aux proliférations, le Musée océanographique orchestre un ballet de méduses Aurélies dans un aquarium spécialement conçu à cet effet.