-Communiqué des Alternatifs:
Au premier tour de l’élection présidentielle Hollande arrive en tête : aux yeux de beaucoup d’électeurs et d’électrices de gauche, il paraissait le mieux à même de battre Sarkozy
Pour Sarkozy, le candidat de la bourgeoisie et des affairistes, c’est une défaite cinglante à l’échelle nationale dont il y a tout lieu de se réjouir.
Le bon résultat à léchelle national, encourageant à léchelle départementale et à Nice, de la candidature Mélenchon, soutenue par la gauche critique et une large partie de la gauche alternative dont les Alternatifs, est un évènement majeur de cette présidentielle.
La dynamique militante de sa campagne, le succès des grands rassemblements populaires ont reflété la volonté de résistance et d’alternative. Et c’est essentiellement elle qui a mis au centre les enjeux sociaux et politiques, en refusant clairement les politiques d’austérité et de chantage à la dette, en réhabilitant la politique.
Malgré leurs scores modestes, Poutou, Arthaud et dans une certaine mesure Joly témoignent également d’une aspiration à un changement radical de société.
A cela s’ajoute le phénomène de « vote utile » qui a poussé une partie des électrices et électeurs tenté-e-s par la gauche radicale à voter Hollande le 22 avril.
Cependant, la forte poussée de la candidate du Front National, en particulier dans notre région en milieu urbain comme en milieu rural, est un phénomène très inquiétant qui peut contribuer à une nouvelle radicalisation raciste, anti-féministe et anti-sociale d’une partie de la droite, de la bourgeoisie et des couches moyennes.
Ce vote est également celui d’une partie des classes populaires et de la jeunesse. Ceci est un défi majeur pour la gauche alternative.
Hollande : une alternance, pas une alternative.
Mais, au second tour, chasser la droite est un point de passage nécessaire : il faut se mobiliser pour se débarrasser d’une droite brutale et cynique, raciste et corrompue, si proche du FN, dont Sarkozy est le représentant discrédité.
Chasser la droite, c’est modifier le rapport de forces, c’est reprendre espoir et confiance dans nos propres capacités à changer le cours des choses, c’est aussi et enfin envoyer un signal encourageant aux peuples d’Europe mobilisés contre les politiques d’austérité.
Pourtant, la crise profonde et multiforme du capitalisme a été largement occultée par la plupart des candidats, à commencer par ceux présents au second tour, et les semaines et les mois à venir seront, sans nul doute, un dur rappel à la réalité. L’alternance promise par Hollande cédera vite à la pression des milieux financiers. Seule une forte mobilisation populaire permettra de s’y opposer et de poser des jalons pour une alternative à gauche, une alternative écologiste et anticapitaliste.
C’est par les mobilisations sociales et écologiques, celles des travailleur-euse-s des précaires, de la jeunesse, de leur capacité à s’auto-organiser et à prendre le pouvoir que les rapports de force sociaux et politiques changeront.
L’alternative exigera à la fois d’importantes mobilisations, de puissants mouvements sociaux ; un large rassemblement citoyen, social et politique dont la dynamique de la campagne Mélenchon a marqué les prémisses.
Le regroupement d’une gauche alternative et altermondialiste, rouge et verte, féministe et autogestionnaire, aujourd’hui dispersée y contribuera.
Les Alternatifs réaffirment le double enjeu de ce scrutin : battre la droite et ouvrir la voie à une alternative à gauche, anticapitaliste, rouge et verte, féministe et autogestionnaire.
Ayons confiance et espoir pour préparer toutes et tous ensemble l’alternative : Ensemble chassons la droite le 6 mai !
Bruno Della Sudda, Marcelle Monzeglio, porte-parole
