R.S.A. : plus démagogique tu meurs !
Lors de la toute dernière polémique engendrée par les propos honteux du Ministre des Affaires Européennes Laurent WAUQUIEZ stigmatisant les bénéficiaires du R.S.A. et la « culture de l’assistanat », le Président du Conseil Général, également député, s’est encore tristement illustré en apportant son soutien aux déclarations de ce ministre, pourtant sévèrement critiqué par de nombreux représentants de son propre camp. « Démagogiques », « irresponsables » et « inapplicables » sont quelques-uns des qualificatifs utilisés par des responsables de la droite pour qualifier les « propositions » de WAUQUIEZ sur les bénéficiaires du R.S.A., coupables à ses yeux de leur situation de précarité !
Mais le Président du Conseil Général n’en a cure et, sans l’ombre d’une hésitation, n’a pas hésité à surenchérir en reprenant le refrain de la « fraude aux prestations sociales » déjà martelé l’année passée au mépris de la réalité des chiffres. Car ceux de l’an dernier justement montraient que la fraude ne représentait que 0,012% du montant total des allocations versées, soit infiniment moins que les 1,9 milliards d’euros de fraudes patronales pour des cotisations non payées à la Sécurité Sociale. Eric CIOTTI a d’ailleurs très explicitement lié le bénéfice des prestations sociales à l’obligation d’accepter un travail, quel qu’il soit, dans le questionnaire à la population dont il a fait grande publicité !
Pourtant, chacun est en mesure de constater, en regardant simplement autour de lui, le nombre d’emplois détruits ces dernières années (plus de 750 000 emplois détruits en France dans les 36 derniers mois) et la difficulté pour ceux qui sont frappés par le chômage de trouver un emploi stable et correctement rémunéré.
Pour l’immense majorité des bénéficiaires du R.S.A., le premier objectif est bien celui-là pour sortir de la spirale de la précarité et de la multiplication des contrats temporaires sous-payés et n’offrant aucune perspective professionnelle durable.
Pour avoir dénoncé lors de sa création, les possibles effets pervers d’un tel dispositif avec les « effets d’aubaine » permettant la mise à disposition d’une main d’œuvre bon marché taillable et corvéable à merci, les élus communistes n’en sont que plus à l’aise pour dénoncer des discours politiciens visant à montrer du doigt les plus vulnérables pour masquer la faillite complète d’une politique économique au service exclusif des puissances d’argent.
Une toute autre politique est plus que jamais nécessaire et urgente pour créer de l’emploi durable et de la richesse pour notre pays. Mais il faudrait pour cela accepter de s’attaquer aux « amis du Fouquet’s » plutôt que de s’en prendre à ceux qui souffrent déjà des conséquences de cette politique désastreuse.
Et ce n’est certainement pas la baisse de 150 millions, soit – 37,05 % en deux ans, de l’investissement de la part du Conseil général qui contribuera à inverser cette tendance et à « valoriser et encourager le travail », comme le dit Eric CIOTTI.
Jacques VICTOR
Conseiller Général
Président de l’ADECR 06