A l’occasion de la 15è Semaine du cinéma Lusophone, une exposition des affiches du cinéma lusophone* aura lieu de 16 au 23 mars au Museaav avec des invités et des intervenants prestigieux comme Maria Esperança PASCOAL (réalisatrice) João CANIJO (réalisateur), Henrique ESPÍRITO SANTO (acteur), Octavio ESPÍRITO SANTO (Chef Opérateur – directeur Photo), Missinho KARAIVA (Musicien), Fernando ALVES (Musicien), Groupe Rancho Folklorique de Nice,Groupe Rancho Folklorique de Saint-Laurent du Var, Groupe Folklorique Union Portugaise de Cannes, Pedro DA NÓBREGA (historien).
On pourrait résumer la matrice du cinéma portugais en affirmant qu’il a grandi et s’est affirmé dans la résistance à une dictature fasciste avec une censure omniprésente pendant près d’un demi-siècle.
C’est cette raison, alliée à la pauvreté des moyens qui lui étaient consacrés du temps du régime « salazariste », qui l’ont amené à explorer les chemins du cinéma d’auteur afin d’une part de déjouer les ciseaux d’une censure aussi tatillonne qu’omniprésente tout en essayant d’autre part d’exister dans le dénuement des moyens.
La trajectoire de la figure emblématique du cinéma portugais, le plus que centenaire Manoel de Oliveira est à cet égard éloquente puisqu’après quelques courts métrages dans les années trente dont le superbe « Douro, Faina fluvial », un long métrage remarqué et remarquable « Aniki-Bobo » en 1942, ses autres films, dont des documentaires et courts-métrages n’auront connu qu’une diffusion confidentielle jusqu’en 1974. Il aura fallu la Révolution des Œillets en avril 1974 pour libérer le pays d’un demi-siècle de dictature et permettre au cinéma portugais d’enfin prendre son envol. C’est à partir de ce moment qu’il pourra enfin donner libre cours à son riche talent de cinéaste avec d’innombrables productions et aller à la rencontre du public international.
Période de bouillonnement créatif, de toutes les audaces et tentatives, bien que marquées dans l’inconscient collectif par des réflexes attachés encore au bâillonnement si long de toute créativité « subversive », la période dont témoignent ces affiches est aussi celle où le cinéma portugais s’interroge sur son rapport à la société et à une processus révolutionnaire en cours.
C’est aussi ce contexte qui aura exacerbé la veine créatrice et les vocations d’auteur dans le cinéma portugais dont témoignent encore aujourd’hui des cinéastes comme João Botelho, Miguel Gomes, Mario Barroso, João Canijo ou Catarina Ruivo.
C’est de toute cette période et sa trajectoire, où les ciné-clubs ont joué un rôle essentiel pour que perdure un cinéma portugais de création, dont témoigne cette exposition d’affiches du cinéma portugais et de photos- portraits des réalisateurs concernés.
Pedro Da Nóbrega ( Espace de Communication Lusophone )
Le programme des films au Mercury ( une programmation est également prévue au MJC Picaud à Cannes et aux Toiles de Lumières à Mouans-Sartoux):
mercredi 20: Des histoires qui n’existent/ jeudi 21: journée spéciale Raul Ruiz Les Lignes de Wellington/ vendredi 22: Les liens du sang/samedi 23: Tabu/ dimanche 24: Ici,tout va bien/ lundi 25: Voyage au Portugal/mardi 28:Embargo